Le créateur de la fondation ERDA pour l’éducation aux Philippines a consacré une grande partie de sa vie à son combat en faveur de l’enfance défavorisée. On le surnomme «le père des enfants des bidonvilles de Manille». En décembre 1993, le jésuite a reçu le Prix Albert Schweitzer, la même année qu’il recevait l’Ordre National du Mérite. En 1996, il était fait Chevalier de la Légion d’Honneur. Le 31 janvier 2007, c’est la Croix d’Officier de la Légion d’Honneur française qui lui a été remise pour son oeuvre de scolarisation des enfants des rues.
Né en 1914 dans une Lorraine alors sous domination allemande, le Père Tritz est entré en 1933 chez les jésuites à Florennes, en Belgique, «à condition que l’on m’envoie en Chine!». Condition acceptée, puisque qu’il vivra dans l’Empire du Milieu de 1936 à 1948. Il a notamment suivi à Shanghai les cours de théologie à Zikawei, à l’ombre de la cathédrale, «sur le même banc que Mgr Aloysius Jin Luxian», devenu évêque ’patriotique’ de Shanghai. Il a également enseigné à l’Université de Tien-Tsin et rencontré le célèbre Père Vincent Lebbe. En 1950, ne pouvant rentrer en Chine après un séjour de deux ans en France, il sera envoyé par la Compagnie de Jésus à Manille, aux Philippines, sa nouvelle patrie, dont il a acquis la citoyenneté.
Il a 60 ans lorsqu’il tombe sur un article de presse qui va bouleverser sa vie. Aux Philippines 60% des enfants abonnement l’école dès le cycle primaire à cause de la misère. Beaucoup sont obligés de travailler pour aider leur famille. A l’âge où la plupart songent à la retraite, il se lance alors au service de ses enfants en créant la fondation Erda. En 40 ans, elle a permis à 821’000 enfants de rejoindre les bancs de l’école. Puis ce sera la construction et l’ouverture en 1994 d’ERDA TECH, un lycée professionnel. Voyageur infatigable malgré son grand-âge, le Père Tritz a continue ses tournées de récolte de fonds pour ses enfants notamment en France et en Suisse. En Suisse, le Père Tritz a pu compter entre autres sur le soutien de l’Association suisse Raoul Follereau, sur l’organisation «Nouvelle Planète» et sur l’association «SOS Enfants de Manille». (cath.ch-apic/com/mp)
Maurice Page
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