Le président sénéglais dénonce les dérives islamaphobes

S’exprimant à la tribune de l’ONU, à New York, le président sénégalais  Macky Sall a rejeté le 20 septembre 2016 les amalgames faciles et injustes entre terrorisme et islam, rappelant que ni cette religion, ni les musulmans ne sont en cause dans le terrorisme religieux.

Le président sénégalais a refusé que les actes insensés d’une minorité sans foi, ni loi, servent de prétexte pour stigmatiser plus d’un milliard de musulmans dans le monde et leur religion. Quelques jours plus tôt à l’occasion de la prière de l’Aïd el Adha où fête du mouton, Macky Sall avait rappelé que les premières victimes du terrorisme religieux sont les musulmans, qui se comptent par dizaines de milliers.

«Quand des imams sont tués et des mosquées attaquées, y compris aux Lieux Saints de l’islam, ce sont les musulmans qui sont atteints dans leur chair et leur foi», s’est ému Macky Sall. Par conséquent, «on ne saurait reprocher aux musulmans des actes dont ils sont eux-mêmes victimes. Il est temps d’arrêter l’acharnement et les dérives islamophobes».

Selon Macky Sall, le Sénégal est «préoccupé» chaque fois que des mesures sont édictées pour cibler des communautés et des pays musulmans, en violation des droits humains et des règles qui gouvernent les relations entre Etats. «Verser dans une islamophobie déraisonnée, c’est ajouter de la souffrance à la souffrance, c’est attiser le feu des antagonismes et exacerber le choc des civilisations dont rêvent les extrémistes de tous bords». Il a estimé que «face à la menace terroriste globale qui nous concerne tous, le bon sens commande plutôt de coopérer pour vaincre le mal par une réponse globale, solidaire et concertée».

Aucune justification à la violence religieuse

Pour le chef d’Etat sénégalais, aucune cause, même religieuse, ne peut justifier la violence exercée sur des prêtres et des imams dans des lieux de culte. Cité par l’agence de presse sénégalaise (APS), il a ajouté que «jamais le monde n’a été aussi violent et dangereux, qu’en ces temps où des innocents, dont le seul tort est de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, sont tués sans raison, laissant derrière eux des familles entières plongées dans le deuil et le chagrin».

«Le Sénégal, terre de diversité culturelle et religieuse, où 95% de musulmans vivent en harmonie avec leurs compatriotes chrétiens et de religion traditionnelle, rejette et condamne fermement la violence sous toutes ses formes et manifestations», a-t-il souligné. (cath.ch-apic/ibc/mp)

Maurice Page

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