L’hospitalité: l’antidote au terrorisme pour le pape François

Rencontrant samedi 17 septembre 2016 les membres de la Confédération européenne de l’Union mondiale des anciens étudiants des jésuites, le pape leur a confié que «l’hospitalité authentique est une valeur profondément évangélique».  Elle est, a-t-il ajouté, «notre plus grande sécurité contre les actes odieux du terrorisme».

Le pape François s’adressait aux 170 participants aux Rencontres européennes des anciens élèves des jésuites réunis sur le thème «Migration globale et crise des réfugiés: le temps de la contemplation et de l’action».

La plus grande crise des réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale

Revenant sur la crise des réfugiés, la plus grande depuis la Seconde Guerre mondiale, le pape a exhorté les anciens élèves des établissements européens de la Compagnie de Jésus à faire valoir leur éducation jésuite, et à être «hommes et femmes avec et pour les autres».

Il les a invités à transformer leurs communautés en lieux d’accueil «où tous les enfants de Dieu auront la possibilité, non seulement de survivre, mais de se développer, de prospérer et de porter des fruits».

65 millions de personnes ont dû abandonner leur maison

Dans le monde, quelque 65 millions de personnes ont dû abandonner leur maison – «un chiffre qui dépasse l’imagination» – souvent en raison de conflits armés qui semblent «insolubles», comme en Syrie ou au Soudan du Sud, a rappelé le pape François. Nombre de ces réfugiés tentent, au prix de leur vie, de traverser la Méditerranée, «devenue un cimetière» tandis que d’autres passent plusieurs années dans des camps de fortune.

«Derrière les nombres et les statistiques, nous découvrons que les réfugiés sont des hommes et des femmes, des jeunes gens et des jeunes filles qui ne sont pas différents des membres de nos familles et de nos amis. (…) Chacun d’eux a un nom, un visage et une histoire, ainsi que l’inaliénable droit de vivre en paix et d’aspirer à un avenir meilleur pour leurs enfants», a insisté le pape.

Derrière les statistiques, des hommes et des femmes…

Le chef de l’Eglise catholique a encouragé les anciens élèves à accueillir les réfugiés dans leurs foyers «de sorte que leur première expérience de l’Europe ne soit pas celle, traumatisante, de dormir dehors dans le froid, mais celle d’un accueil chaleureux et humain». Le pape François a évoqué la figure du Père Pedro Arrupe, ancien Supérieur général de la Compagnie de Jésus et fondateur du Service Jésuite des Réfugiés (Jesuit Refugee Service), à qui les anciens étudiants des jésuites ont d’ailleurs choisi de dédier leur association.

Le pape jésuite a encore attiré l’attention sur l’éducation à donner aux réfugiés: moins de 50 % des enfants réfugiés ont accès à l’école primaire, a-t-il observé. 22 % des adolescents sont inscrits dans les écoles secondaires, et seulement 1 % de ces réfugiés peuvent accéder à l’université. Une situation préoccupante, que ces anciens étudiants jésuites sont appelés à transformer. «En faisant cela, vous construirez une Europe plus forte et un futur plus lumineux pour les réfugiés».

«Rappelez-vous aussi les paroles de Jésus: j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire; j’étais étranger et vous m’avez recueilli (Mt 25,35)», a conclu le pape François.(cath.ch/imedia/mfa/radvat/be)

 

 

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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