Suite à la pétition «Stop benzène" lancée par les deux organisations, qui demande aux revendeurs suisses de s’engager afin que le benzène soit exclu du processus de fabrication des téléphones portables qu’ils vendent, Swisscom a réagi positivement. L’entreprise suisse a décidé de faire des pas concrets dans le sens demandé par PPP et AdC.
Dans une communication officielle, l’entreprise reconnaît l’impact négatif de l’utilisation du benzène sur la santé des ouvriers et des ouvrières dans les usines qui produisent les téléphones portables utilisés en Suisse. Il existe en effet un lien entre l’exposition au benzène et le nombre élevé de cancers parmi les ouvriers et les ouvrières qui travaillent dans les usines de la région du Delta des Perles, en Chine, selon une étude menée par deux organisations de la société civile basées à Hong Kong [Labour Action China (LAC) et Labour Education and Service Network (LESN), avec le Centre for Research on Multinational Corporations (SOMO)].
«En tant que pionnière dans les questions de développement durable, Swisscom s’engage depuis 2011 de manière active, également sur le plan international, afin d’introduire la question de la durabilité dans sa chaîne d’approvisionnement, par le biais d’audits chez ses propres fournisseurs», rappelle Res Witschi, responsable de la Responsabilité Sociale d’entreprise chez Swisscom.
Swisscom affirme être prête à agir au sein d’initiatives de la branche, principalement le GeSI (Global e-Sustainability Initiative) et la Joint Audit Cooperation (JAC), afin que le benzène ne puisse plus être utilisé dans le processus de fabrication des appareils électroniques. Les ouvrières et les ouvriers se retrouvent en effet sans protection, en contact direct avec le produit.
L’engagement de Swisscom en lien avec la campagne «Stop benzène» est un pas supplémentaire dans ses efforts pour développer une chaîne d’approvisionnement durable dans le domaine du 껌high tech껌, poursuit Res Witschi. Il s’agit de veiller ainsi à ce que ce produit soit remplacé par d’autres substances moins dangereuses pour la santé. Dans les cas où il est toujours utilisé, il faut que les ouvrières et les ouvriers soient informés des risques et que des mesures de protection adéquates (vêtements, masques) soient prises.
Le benzène tue dans les usines en Chine et ailleurs, «lentement et de manière invisible». Utilisé dans la phase finale de fabrication des téléphones, ce produit hautement toxique provoque des cancers et entraîne la mort. Avec leur campagne, Action de Carême et Pain pour le prochain veulent alerter l’opinion publique et questionner les revendeurs quant à leur responsabilité.
Selon les directives internationales, les revendeurs de téléphones portables en Suisse sont également responsables de ce qui se passe dans les usines en Chine. Ils doivent s’engager pour que les marques des appareils qu’ils vendent prennent des mesures efficaces afin d’exclure le benzène du processus de fabrication.
Pour Daniela Renaud, responsable de la campagne «High Tech – No Rights ?» lancée par les deux organisations, la réaction de Swisscom est un premier pas positif: «Il faut maintenant encourager les autres revendeurs de téléphones portables à agir, eux aussi». Sunrise hésite, mais se montre ouvert à une première discussion.
Salt et Mobilezone, quant à eux, font la sourde oreille et nient toute responsabilité. Leur compréhension de leur devoir de diligence est jugée inacceptable par les Å“uvres suisses d’entraide. «Salt a même dissous son département de responsabilité sociale d’entreprise (RSE) en 2015, lors de sa sortie du groupe Orange, et met plutôt en avant une politique des bas prix», déplorent les deux organisations chrétiennes. (cath.ch-apic/com/adc/ppp/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/suite-a-campagne-stop-benzene-de-ppp-dadc-swisscom-prend-mesures/