En cette Année de la Miséricorde, les évêques des diocèses et vicariats apostoliques des îles de l’Océan Indien – Maurice, Rodrigues, Comores et Seychelles – disent avoir été «témoins de la puissance agissante de la miséricorde de Dieu dans la vie de chrétiens de nos îles. L’histoire de ces personnes telle qu’elle nous était partagée fraternellement, nous a touchés et nous a montré comment Dieu se révèle à nous au creux de nos faiblesses et nos souffrances».
Evoquant les différentes situations de souffrance vécues, qui font penser au personnage de Job dans la Bible – comme des décès de proches, la perte de sa maison ou de son travail, la maladie grave, la misère, la violence, la solitude, l’alcoolisme, la prostitution ou encore la drogue – ils relèvent que le Mal peut aussi prendre des visages plus subtils. Et de souligner qu’il peut par exemple s’infiltrer dans des structures scolaires qui favorisent l’élitisme, pour écarter les pauvres ou handicapés.
«Le Mal agit aussi en éloignant de l’Eglise et de ses sacrements afin d’enfermer la personne dans ses épreuves ou dans un esprit mondain. On croit que tout va bien et on ne se pose pas de questions. Ici, le visage du mal se déguise et prend le visage du bien-être…».
Mais les évêques de l’Océan indien relèvent aussi la main agissante du Seigneur et sa puissance de vie qui relève, en citant l’exemple d’un prêtre qui in extremis détourne quelqu’un de la tentation de se suicider, du Secours Catholique qui relève une personne dont la maison a été détruite par une tornade, du choix éducatif d’une école catholique qui décide d’aider les élèves pauvres et d’accueillir ceux qui sont handicapés, d’une collaboration œcuménique entre ceux et celles qui arpentent de nuit la ville et offrent une aide à ceux qui sont dans la rue…
Les évêques de la CEDOI rappellent que la prière soutient inlassablement: «Elle est une force pour résister aux cyclones de la vie. Elle cultive la confiance en Dieu et en soi pour continuer à lutter âprement. L’intercession des uns pour les autres porte ainsi du fruit dans une solidarité familiale».
Malgré la violence du mal et de l’épreuve, écrivent les évêques, «la foi persiste et se forge une patience exemplaire avant de voir surgir les fruits du salut: prier, espérer contre toute espérance, se dévouer avec courage, manifester une force capable de surmonter ce qui apparaîtrait comme une malédiction. Dans la dignité et l’amour. Ce paradoxe n’empêche pas la guérison, car Dieu n’accepte pas la souffrance (…) Le fond de ce paradoxe est la Croix: toutes ces épreuves unissent les personnes à la Passion du Christ et certaines vies incarnent ainsi l’Evangile même du Christ souffrant. Mais cette Croix douloureuse a été transformée en Croix glorieuse par la mort et la résurrection du Christ. La miséricorde divine est manifestée sur la Croix, capable de réparer tout ce qui est cassé en chacun de nous. ‘Je suis avec vous’: voilà la puissance de sa miséricorde. Dieu ne nous a jamais laissé tomber !» (cath.ch-apic/ibc/be)
Jacques Berset
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