«Je voudrais que ces festivités ne soient pas seulement belles et agréables, mais qu’autour d’elles, la communauté paroissiale renforce son esprit de communion», explique le curé modérateur.
Le prêtre d’origine congolaise est très fier de présenter à cath.ch son église remise à neuf. Il se dit satisfait, comme tous les paroissiens, que les travaux aient été terminés en 2016, pour que l’inauguration puisse être célébrée en même temps que le centenaire de l’édifice.
L’architecte lausannois Eric Frei a procédé à l’aménagement du hall d’entrée et à l’agrandissement du narthex. Le chœur arbore maintenant une magnifique voûte étoilée. Le confessionnal a été démoli, ainsi que l’emmarchement devant le chœur pour améliorer l’accueil. La sacristie a elle aussi été rénovée. La municipalité de Lausanne a octroyé une subvention de 720’000 francs pour les travaux d’entretien. L’ensemble de la rénovation a été devisé à 1,6 millions de francs.
«On n’est pas chrétiens seuls!»
Les travaux ont concerné principalement la toiture, la remise en état des drainages extérieurs, la reconstruction du mur de soutènement et du revêtement bitumineux autour de l’église. La mise en conformité des installations électriques, l’installation parafoudre, la peinture complète de la nef et du chœur, le brossage et le nettoyage du sol ont également été réalisés sur l’édifice de pur style roman.
Un édifice qui, pour le Père Kisambu-Muteba, doit susciter la fierté des chrétiens et donner un nouveau départ à la communauté paroissiale. «Même si la vraie église, c’est nous, les pierres vivantes, nous avons besoin de tels lieux de rassemblement, pour vivre ensemble l’Eucharistie. Car on n’est pas chrétiens seuls!», rappelle le prêtre. Il constate en tout cas un bel enthousiasme et une forte mobilisation des fidèles dans ces célébrations du centenaire.
Le Père Kisambu-Muteba est arrivé de Fribourg en 2015, alors que l’église était encore en chantier, il n’a donc encore jamais pu y présider de cérémonie. «Ce sera une grande joie et une grâce pour moi de célébrer la messe dans un lieu qui a vu passer tant de personnalités marquantes de l’Eglise romande», assure-t-il. Nombre de figures connues se sont en effet succédées à l’autel du Saint-Rédempteur. Le fondateur de l’église, en particulier, Marius Besson, est devenu évêque de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF), en 1920. L’église située dans le quartier lausannois de Rumine a également accueilli plusieurs curés qui ont profondément marqué la vie de l’Eglise en Suisse romande, tels que Joseph Beaud (1948-1965), Henri Barras (1917-1920), ou Pierre Mamie, qui sera également nommé évêque de LGF en 1970.
L’abbé Kisambu-Muteba rend grâce à ses prédécesseurs, notamment à Mgr Marius Besson, qui a eu le courage et la volonté de construire une église catholique dans une ville qui abritait alors une large majorité de protestants. Il s’agissait du troisième lieu de culte édifié à Lausanne depuis la Réforme, après l’église Notre-Dame au Valentin et le Sacré-Cœur, à Ouchy.
L’évêque actuel, Mgr Charles Morerod, viendra le samedi 10 septembre présider la messe d’ouverture de l’église. Le Père Kisambu-Muteba précise que les enfants ne seront pas oubliés, et qu’ils pourront notamment s’émerveiller, dimanche, devant un lâcher de ballons. «Nous attendons avec impatience ce jour d’allégresse pour toute la communauté», assure-t-il.
La paroisse du Saint-Rédempteur, une vieille dame au sang neuf
Pour marquer l’événement, la paroisse a réalisé un dvd d’une durée d’1h26 sur le jubilé, intitulé «La communauté du Saint-Rédempteur: Cent ans de rencontre avec le Christ». Le film, qui débute avec un exposé de Philippe Gardaz sur l’histoire de la paroisse, met en exergue les témoignages de fidèles, de laïcs et de clercs, sur leur expérience de foi et de pratique religieuse, le tout émaillé d’extraits de messes. Il reflète une vie paroissiale riche et intense, faite d’entraide de partage, de spiritualité et d’engagement humanitaire et intergénérationnel. Le document présente le visage d’une communauté bigarrée, multiculturelle et «naturellement» orientée vers l’oecuménisme.
Le prêtre auxiliaire actuel, José Fernandez, affirme avoir découvert dans cette paroisse «une vieille dame, mais dont le sang qui coule dans les veines est encore très neuf». Pour l’abbé nouvellement arrivé, qui accompagne les fidèles avec le Père Kisambu-Muteba, «les paroissiens s’engagent avec toute leur foi, en montrant une belle vitalité et une belle espérance».
Un bijou d’art roman
L’église du Rédempteur a été inaugurée le dimanche 23 avril 1916, jour de Pâques. L’édifice, conçu par l’architecte lausannois Louis Brazzola, est en pur style roman. La façade s’inspire des vieilles églises du pays de Vaud. Sa décoration intérieure dérive directement de l’abbatiale de Romainmôtier.
Des travaux de transformation, de 1979 à 1980 modifient une première fois l’intérieur de 1916. Une nouvelle rénovation s’avère nécessaire en 1990, puis de 2015 à 2016. (cath.ch-apic/rz)
Raphaël Zbinden
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