Les évêques rappellent la nécessité d’organiser un dialogue national 'inclusif' en RDC

Les évêques catholiques participeront au dialogue national pour faire sortir la République démocratique du Congo de l’impasse politique, à condition que soit respectée la Constitution. C’est ce qu’indique, le 6 septembre 2016 un communiqué du président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

Mgr Marcel Utembi Tapa, archevêque de Kisangani, prend acte du fait que le gouvernement a accompli des «gestes encourageants», tels que la libération de «certains prisonniers politiques et la réouverture de certains moyens de communication». La CENCO souhaite voir ces mesures de grâce s’étendre également à d’autres personnes. Pour les évêques, seul un dialogue incluant les grandes familles politiques de l’opposition donnera plus de chances au pays d’aboutir à la résolution de la crise actuelle de manière consensuelle et durable. «Si, toutefois, ces exigences fondamentales n’étaient pas respectées, la CENCO ne pourrait pas maintenir sa participation», ont prévenu les évêques.

Pour des élections libres démocratiques et transparentes

La CENCO plaide pour l’application de l’article 220 de la Constitution congolaise, relatif au mandat présidentiel et à l’alternance démocratique au pouvoir. Pour elle, il s’agit du seul gage en vue «de maintenir la paix, renforcer la cohésion nationale, et d’offrir de meilleures conditions pour des élections libres, démocratiques et transparentes» aux congolais.

L’article 220 fixe le mandat du président de république à cinq ans, renouvelable une seule fois. Le président Joseph Kabila, actuellement au pouvoir, a été élu une première fois en 2006, puis réélu en 2011. Ce dernier scrutin présidentiel couplé aux élections législatives avait été contesté par ses adversaires politiques, qui l’accusaient d’avoir modifié la Constitution pour introduire l’élection à un seul tour.

Le 10 août dernier, les évêques avaient rencontré le facilitateur du dialogue, le Togolais Edem Kodjo, proposant leur appui pour sortir de l’impasse. Le dialogue était en effet bloqué sur deux points clefs: la personnalité même du facilitateur, récusé par le rassemblement de l’opposition et les mesures relatives à l’apaisement du climat politique à savoir la libération des prisonniers politiques, la cessation des procédures judiciaires contre des membres de l’opposition tels que Moïse Katumbi et la réouverture des moyens de communication fermés sur ordre du gouvernement. Le dialogue politique national a finalement repris depuis le 1er septembre 2016, mais sans une partie de l’opposition congolaise. (cath.ch-apic/fides/ibc/mp)

Maurice Page

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