Dans un communiqué diffusé le 6 septembre 2016, Alliance Sud relève que l’initiative «Economie verte» vise à mettre l’économie suisse sur le chemin de la durabilité d’ici 2050. Pour cela, elle entend imposer des normes écologiques et sociales plus élevées pour les produits vendus sur le marché suisse, qu’ils soient fabriqués et cultivés localement ou importés.
Alliance Sud soutient cette initiative car elle s’inscrit dans les objectifs de développement durable promulgués par l’ONU. «Or, nous ne pourrons les atteindre que si nous changeons radicalement notre façon de produire et de consommer», écrit l’organisation. Comme 70% de l’empreinte écologique de la Suisse pèse à l’étranger, son impact écologique touche surtout les pays en développement.
En effet, la Suisse, en tant que consommatrice de marchandises et de denrées alimentaires importées, met en péril les ressources et les écosystèmes à l’étranger. Indirectement cela affecte aussi le niveau de vie des populations locales. Alliance Sud cite les exemples de l’huile de palme, de soja et de bois issu de défrichements illégaux. Des standards écologiques plus élevés pour les marchandises importées soutiennent à moyen terme la transition vers des modes de production plus durables dans les pays en développement. Certes, à moyen terme ils peuvent représenter un défi pour certaines petites entreprises, mais on peut les soutenir par des mesures d’accompagnement.
Des normes plus élevées sont aussi une chance pour l’économie suisse, car ils permettent d’endiguer le dumping écologique et les délocalisations, de promouvoir la production indigène et de créer des emplois verts, relève Alliance Sud. La Suisse a longtemps été pionnière en matière de protection de l’environnement, mais elle a fini par perdre son côté exemplaire. L’initiative permet de moderniser la loi sur l’environnement de 1983 et de rejoindre des pays comme la Finlande et l’UE, qui se sont fixés l’objectif d’une économie durable d’ici 2050.
Actuellement, la Suisse est le second producteur de déchets en Europe, avec 729 kg de déchets urbains par personne et par an. L’initiative permet un meilleur recyclage et une meilleure revalorisation des déchets. En utilisant plus efficacement ses ressources, la Suisse diminuera aussi sa dépendance du marché global des matières premières et créera de la valeur ajoutée ici.
L’initiative vise aussi à lutter contre l’obsolescence programmée des produits, notamment électroniques, qui obligent les consommateurs à en acheter sans cesse des nouveaux, au lieu de pouvoir réparer les anciens. Elle veut réduire les emballages inutiles. Au bout du compte, elle va profiter à tout le monde : aux gens ici, dans les pays en développement et à notre avenir à toutes et à tous, conclut Alliance Sud. (cath.ch-apic/com/mp)
Maurice Page
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