Le leader flamingant Bart De Wever, bourgmestre de la ville d’Anvers et député fédéral, s’en était pris au début de l’été aux évêques en déclarant que «l’enseignement catholique bradait le catholicisme».
Le chef de file de la «Nieuw-Vlaamse Alliantie» (N-VA) a évidemment lu dans la démarche des évêques – qui veulent faire évaluer les cours de religion par un groupe de travail de 20 experts (dont des inspecteurs et des professeurs de religion, des théologiens et des professeurs de didactique) – une «correction» de la piste de «l’école du dialogue» qu’il avait fortement critiquée. Ce groupe de travail devra présenter un rapport pour Pâques 2017.
Le projet de «l’école du dialogue» n’est nullement remis en question, mais il est indispensable qu’on comprenne mieux d’où émane ce dialogue, estiment les évêques flamands. Ce n’est pas un hasard si la première considération des évêques pour accompagner cette évaluation porte sur le manque de connaissance des jeunes générations de leur propre tradition culturelle et religieuse. Il est donc évident que c’est le pendant cognitif de la religion que les évêques veulent voir renforcer dans les cours de religion, sans pour autant perdre de vue que ce matériel cognitif doit être présenté «dans une démarche communicative et en dialogue permanent avec les autres convictions, confessions, dénominations chrétiennes ou religions».
L’enseignement catholique en Flandre est ainsi une nouvelle fois au cœur des débats, en cette rentrée scolaire. «Ils veulent des cours de religion plus religieux», reprenait la presse sur la base d’un courrier de Mgr Johan Bonny, évêque d’Anvers et président de l’Instance pour le cours de religion catholique dans l’enseignement de la Communauté flamande, publié sur internet.
La lettre des évêques était évidemment bien plus riche que les raccourcis dont les médias raffolent, écrit CathoBel. Le projet des cours de religion catholique approuvé par les évêques il y a vingt ans préconisait une double mission: travailler à l’apprentissage de la religion et du christianisme en renforçant dans le même temps la capacité des élèves de s’engager dans un dialogue respectueux sur les réalités spirituelles, religieuses, éthiques et convictionnelles.
«Cette intuition d’il y a vingt ans n’est pas remise en question!»: la lettre de Mgr Johan Bonny ne peut être plus claire. «Mais comme les temps ont changé, il faut oser évaluer comment arriver à répondre à ce double objectif».
Ce sont cependant surtout les partisans de la «laïcité à la française» qui se font entendre cette fois-ci. Jean-Jacques De Gucht, sénateur Open VLD, a estimé que «les évêques veulent faire des professeurs de religion des missionnaires». En oubliant que la séparation de l’Eglise et l’Etat va dans les deux sens, le parlementaire flamand plaide en faveur d’une suppression des cours de religion même dans l’enseignement catholique, déplore CathoBel. (cath.ch-apic/cathobe/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse
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