Action de Carême et Pain pour le prochain ont voulu savoir si les quatre plus grands revendeurs de téléphones portables en Suisse, Swisscom, Sunrise, Salt et Mobilezone étaient conscients de leurs responsabilités vis-à-vis de la problématique du benzène, et quelles étaient les mesures prises. Seul Swisscom reconnaît aujourd’hui le problème et envisage des mesures spécifiques. Sunrise hésite, mais se montre ouvert à une discussion. Salt et Mobilezone, quant à eux, font la sourde oreille et nient toute responsabilité. Salt a même dissous son département de responsabilité sociale d’entreprise (RSE) en 2015, lors de sa sortie du groupe Orange.
A ce jour, aucune des entreprises évaluées n’a donc de directives explicites vis-à-vis de ses fournisseurs concernant l’utilisation de benzène. Elles n’exigent pas de formations ni d’équipements spécifiques pour les ouvriers.
Pour Action de Carême et Pain pour le prochain, les revendeurs en Suisse doivent s’engager pour que les marques des appareils qu’ils vendent prennent des mesures efficaces afin d’exclure le benzène du processus de fabrication. Elles entendent faire pression par la pétition: www.stop-benzene.ch. Les deux organisations leur demandent de se positionner publiquement en faveur d’une politique sans benzène. «Des alternatives existent, affirme Daniela Renaud, responsable de la campagne High Tech – No Rights des deux organisations. Moins dangereuses pour la santé, elles coûteraient moins d’un franc supplémentaire par téléphone.»
Il existe bien un lien entre l’exposition au benzène et le nombre élevé de cancers parmi les ouvriers et les ouvrières qui travaillent dans les usines de la région du Delta des Perles, en Chine. Tel est le principal résultat d’une étude menée par deux organisations de la société civile basées à Hong Kong, relayée par Pain pour le prochain et Action de Carême. L’enquête révèle que les ouvriers sont insuffisamment informés des risques pour la santé que pose l’exposition à des produits chimiques dans le cadre de leur travail. Alors que la loi chinoise sur le travail oblige les employeurs à mentionner dans le contrat de travail les possibles risques, les employeurs ne le font pas. Près de 50% des employeurs ne font pas les contrôles médicaux nécessaires durant l’engagement et près de 25% ne le font pas à l’issue du contrat de travail. Un diagnostic officiel d’une maladie du travail devient alors difficile, affirment les œuvres d’entraide. (cath.ch-apic/com/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/adc-ppp-denoncent-lutilisation-benzene-cancerigene/