Comme l’an dernier, pour la première Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création, c’est le Père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, qui a tenu l’homélie des Vêpres. «Il y a désormais une compétition entre les scientifiques non croyants, a-t-il tout d’abord constaté: c’est à qui ira le plus loin dans l’affirmation de la totale marginalité et insignifiance de l’homme dans l’univers». Une théorie qu’il a qualifié de «vision pessimiste».
Au contraire, la pensée chrétienne a développé «l’idée biblique de la souveraineté de l’homme sur le cosmos», a-t-il affirmé, citant à l’appui saint Pierre Chrysologue, évêque de Ravenne, au Ve siècle après le Christ, puis saint Paul apôtre. Ainsi, le christianisme a développé «un écologisme humain», a expliqué le capucin italien, à savoir «un écologisme qui n’est pas sa fin à lui-même mais en fonction de l’homme, non seulement, naturellement de l’homme d’aujourd’hui mai aussi de celui de l’avenir».
Cette pensée chrétienne pourrait être mal comprise, a-t-il observé: «Tout ceci n’est-il pas du triomphalisme racial? Cela ne porte-t-il pas à une domination (…) de l’homme sur le reste de la Création, avec les conséquences facilement imaginables et, malheureusement, déjà en acte?». Et le prédicateur pontifical de reprendre: «La réponse est: non, si l’homme se comporte vraiment à l’image de Dieu.» Ainsi, «la souveraineté de l’homme sur le cosmos n’est donc pas un triomphalisme de l’espèce, a-t-il insisté, mais l’assomption de sa responsabilité envers les faibles, les pauvres et les sans-défense».
C’est pourquoi le pape François a fait de «l’intime relation entre les pauvres et la fragilité de la planète» un des «axes importants» de son encyclique sur l’écologie humaine Laudato Si’, a expliqué le Père capucin. «Qu’est-ce qui, en effet, produit en même temps les pires dégâts de l’environnement et la misère d’immenses masses humaines, sinon l’insatiable désir de certains d’accroître à la démesure leurs possessions et leurs profits?, s’est-t-il interrogé. La Terre, comme la vie, n’est donnée en propriété à personne, mais en usage à tous».
«Parfois, cette vérité que nous ne sommes pas les maîtres de la Terre nous est soudainement rappelée par des événements», a alors souligné le prédicateur pontifical, faisant explicitement allusion au séisme meurtrier ayant frappé l’Italie huit jours plus tôt. «A la question: ›Où était Dieu dans la nuit du 23 août, a poursuivi le Père Cantalamessa, le croyant n’hésite (…) pas à répondre en toute humilité: ›Il était là pour souffrir avec ses créatures et accueillir dans la paix les presque trois cents victimes qui frappaient à la porte de son paradis’».«»¨ «Dieu n’a pas conçu sa Création comme une montre ou un ordinateur, où tout est prédisposé à l’avance dans tous les détails, a aussi commenté le capucin italien. Par analogie avec l’homme, on peut parler d’une sorte de ›liberté’ que Dieu a donné à la matière d’évoluer selon ses propres lois.» (cath.ch-apic/imedia/bl/rz)
Raphaël Zbinden
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