La fondation basée à Lucerne a sélectionné, cette année, quatre lauréats qui «ont œuvré pour la liberté et l’humanité à l’intérieur de l’Eglise», et qui constituent des «signes des temps», affirme le communiqué.
A travers leur démarche «L’Eglise avec les femmes», le groupe alémanique composé de huit femmes et d’un homme, s’est illustré ce printemps avec un pèlerinage très médiatisé qui a joint St-Gall à Rome. Les pèlerins ont apporté au pape François une lettre demandant qu’à l’avenir les hommes ne soient plus seuls à prendre les décisions au sein de l’Eglise. Le 2 juillet, les participants ont célébré une messe, avec 500 sympathisants, dans la basilique St-Pierre, en présence notamment de Mgr Felix Gmür, évêque de Bâle, de Mgr Markus Buchel, évêque de St-Gall et de Mgr Urban Federer, Père Abbé d’Einsiedeln.
Un autre lauréat, l’initiative bâloise «Pour l’égalité dans l’Eglise», va encore plus loin dans la quête d’un renforcement du pouvoir des femmes dans l’Eglise. Lancée au printemps 2011, la démarche demande que les autorités ecclésiastiques s’engagent pour l’ordination des femmes et l’abolition du célibat des prêtres dans l’Eglise catholique. Les parlements des deux corporations ecclésiastiques catholiques de Bâle-Ville et de Bâle campagne ont approuvé l’initiative en juin 2013.
La Fondation Herbert-Haag a également honoré la religieuse croate Jadranka Rebeka Anic et la religieuse espagnole Mercedes Navarro Puerto. Les deux ont réalisé des études scientifiques sur la subordination des femmes dans le cadre familial, social, politique et ecclésial. Elles ont mis en lumière que des références incorrectes à la Bible et la pratique de l’Eglise ont mené à la discrimination des femmes, ce qui a eu des conséquences à la fois dans la société et dans l’Eglise.
Sœur Jadranka a entre autre mis l’accent sur la clarification des termes «genre», «idéologie du genre» et leur utilisation dans l’Eglise. Sœur Mercedes a examiné le rôle des femmes dans la Bible, la théologie féministe, la violence et le sexisme.
Les deux scientifiques se sont fait interdire d’enseignement par les instituts catholiques pour lesquels elles travaillaient. Soutenues par leurs congrégations respectives, elles ont cependant continué à s’engager pour leur cause.
Le Prix Herbert-Haag
Le «Prix pour la liberté dans l’Eglise» est doté de 10’000 francs. Il a été créé en mémoire de Herbert Haag (1915-2001), professeur d’Ancien Testament à l’Université de Tübingen, en Allemagne. Il honore des personnes ou des institutions qui s’engagent pour la liberté dans l’Eglise. Il compte parmi ses récipiendaires Leonardo Boff, Mgr Jacques Gaillot, Eugen Drewermann, Stefan Pfürtner, «l’Initiative des prêtres» en Autriche, ou encore Soeur Pat Farell, ancienne présidente de la Conférence des supérieures religieuses des Etats-Unis (LCWR).
Raphaël Zbinden
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