Asile ecclésiastique: la FEPS publie une «aide à la décision»

L’asile ecclésiastique a fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois en Suisse. Grâce à un document d’aide à la décision intitulé «L’église, lieu de refuge», le Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) veut offrir un soutien aux paroisses et Eglises membres concernées.

Pour la FEPS, l’octroi de l’asile ecclésiastique ne peut se faire que dans un cadre où les principes de l’Etat de droit et de l’égalité devant la loi sont reconnus et appliqués.

Rappelons qu’en 2016, une famille tchétchène a été renvoyée dans son pays d’origine après avoir été hébergée dans les locaux de la paroisse réformée de Kilchberg (ZH). A Bâle, la police a arrêté huit réfugiés dans l’église Matthäus. Le collectif R qui s’occupe de «cas Dublin» à Lausanne a pour sa part trouvé refuge dans la chapelle Mon-Gré, à Lausanne, dépendant de la paroisse catholique du Sacré-Cœur…

Les limites de la solidarité et de la tolérance

Dans le but d’aider les instances concernées à faire face à cette problématique, la FEPS publie «L’église lieu de refuge – Document d’aide à la décision de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse sur la question de l’asile ecclésiastique». Et de citer en exergue le Livre du Lévitique «Quand un étranger viendra s’installer dans votre pays, ne l’exploitez pas; au contraire, traitez-le comme s’il était l’un de vos compatriotes: vous devez l’aimer comme vous-même» (Lv 19,33-34).

Depuis longtemps maintenant, les vagues de migration et les flux de réfugiés à l’échelle mondiale ont atteint l’Europe, et les Eglises sont aussi concernées. La détresse des migrants se heurte de plus en plus aux craintes des populations établies. La recherche, sur le plan politique, de solutions humainement acceptables, nonobstant un engagement considérable qui s’observe parmi les habitants, bute contre les limites de la solidarité et de la tolérance de la société dans son ensemble, note la FEPS.

Pratiques plus restrictives dans l’octroi de l’asile

Il en résulte dans beaucoup de pays européens un durcissement de la législation sur les migrations, une limitation du nombre de personnes accueillies et des pratiques plus restrictives dans l’octroi de l’asile. Dans leur désespoir, les personnes touchées n’ont souvent pas d’autre issue, devant l’imminence d’une expulsion, que de chercher refuge dans une église.

La présente étude de la Fédération des Eglises protestantes sur la question de l’asile ecclésiastique poursuit un double objectif. Elle entend premièrement aider les Eglises et les paroisses dans leur propre appréciation. Et deuxièmement, la FEPS souhaite que le problème fasse sans tarder l’objet d’une réflexion approfondie. Cela doit permettre d’éviter les difficultés d’une situation intolérable pour les personnes concernées si les orientations sont choisies à leur détriment.

«Vigilance protestante»

La Fédération des Eglises protestantes, en préparant cette aide à la décision sur l’asile ecclésiastique, agit dans le sens du sixième objectif de sa législature 2015 -2018, «la vigilance protestante». Les réflexions développées rejoignent celles de l’étude «Recherchez la justice (Esaïe 1,17)», publiée à la fin 2015. L’octroi de l’asile ecclésiastique est motivé par la détresse d’un être humain ou d’un groupe de personnes, mais il ne peut se justifier que dans un cadre où les principes de l’Etat de droit et de l’égalité devant la loi sont reconnus et appliqués.

Les quatre conditions à remplir impérativement:

 

 

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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