Le Parti évangélique suisse veut protéger les jeunes musulmans contre la radicalisation

Le Parti évangélique suisse (PEV) se réjouit que le Conseil fédéral ait accepté la transmission du postulat de la conseillère nationale Maja Ingold sur  la protection des jeunes musulmans contre la radicalisation.

Dans sa prise de position début juillet, la Confédération a reconnu  le besoin de clarification. Elle veut, en étroite collaboration avec les cantons, établir un rapport d’évaluation sur le sujet.

La parlementaire zurichoise, membre du PEV, avait déposé en mars dernier un postulat demandant au Conseil fédéral d’établir un rapport dans lequel il expose les mesures visant à réglementer la formation des imams afin de prévenir tout prosélytisme islamiste. Maja Ingold souhaite que l’on tire parti du potentiel intégrateur que peuvent avoir les imams lorsqu’ils sont en contact avec des jeunes de la communauté musulmane.

La Confédération rappelle toutefois que selon l’article 72, al. 1 de la Constitution fédérale, la réglementation des rapports entre l’Eglise et l’Etat est du ressort des cantons.

De la compétence avant tout des cantons

S’agissant des questions de formation, la compétence revient aux cantons et à la Confédération (art. 61a et 63a de la Constitution). La Confédération n’est donc pas la première responsable des questions liées à la formation et au perfectionnement des personnes assurant un encadrement religieux. Pour autant, elle joue le rôle d’intermédiaire dans des domaines différents et encourage le dialogue, susceptible de contribuer de manière constructive à la compréhension et à la cohabitation sociale.

A titre d’exemple, le Conseil fédéral cite le dialogue entre les représentants des hautes écoles, de la communauté musulmane et des autorités fédérales dans le cadre d’un groupe de travail institué par le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI). Il  a contribué à ce que l’Université de Fribourg prenne la décision de créer le Centre suisse islam et société (CSIS).

Le Conseil fédéral admet que la question des personnes assurant un encadrement religieux nécessite d’être encore clarifiée. Il estime qu’un rapport doit être rédigé en collaboration étroite avec les cantons.

Les imams peuvent contribuer à la coexistence pacifique

Dans son postulat, Maja Ingold appelle le Conseil fédéral à présenter des mesures concrètes concernant les conditions de formation requises pour les imams. «Ces mesures doivent protéger les jeunes musulmans de prosélytisme islamiste et tirer parti du potentiel d’intégration des imams». Environ un demi-million de musulmans vivent actuellement en Suisse, relève la parlementaire évangélique. «Ils font partie de la société» et resteront dans le pays. Elle considère que les imams sont des personnages clés et des multiplicateurs pour une coexistence pacifique entre les religions.

«Dans leur rôle d’autorité, poursuit-elle, ils contribuent dans une large mesure à la coexistence pacifique ou alors au développement d’une société parallèle jusqu’à la mission djihadiste. En tant que personnes assurant un encadrement religieux, ils sont capables de promouvoir ou de freiner une possible radicalisation».

La formation des imams «en friche»

Les imams recrutés à l’étranger ne connaissent souvent ni les mœurs locales, ni les besoins des communautés. C’est pourquoi Maja Ingold exige des cycles d’enseignement pour les autorités religieuses islamiques. «En matière de formation des imams, la Suisse est un terrain en friche», constate la parlementaire zurichoise. «Il n’existe aucune condition particulière ni pour la formation, ni pour l’exercice du métier et il n’y a aucun aperçu du nombre d’imams en exercice et de leur financement». Le PEV se réjouit par cionséquent que la Confédération veuille, en étroite collaboration avec les cantons, établir un rapport d’évaluation. (cath.ch-apic/pev/com/be)

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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