Syrie: Le pape fustige le «manque de volonté de paix» des puissants

«Malheureusement, depuis la Syrie, des nouvelles continuent à arriver de victimes civiles de la guerre, en particulier à Alep. Il est inacceptable que tant de personnes sans défense – et tant d’enfants – doivent payer le prix du conflit, le prix de la fermeture de coeur et du manque de volonté de paix des puissants». C’est ce qu’a déclaré le pape François, depuis une fenêtre du Palais apostolique, lors de l’Angélus du 7 août 2016.

Le pape a alors encouragé les fidèles rassemblés place Saint-Pierre à être proches des Syriens par la «prière et la solidarité». Après un temps de silence, il a récité un Je vous salue Marie avec eux.

Surplombant une place Saint-Pierre particulièrement noire de monde pour un mois d’août et malgré les importants contrôles de sécurité, le pape François a commenté l’Evangile du jour où Jésus explique «le comportement à avoir en vue de la rencontre finale avec Lui», à savoir «une vie riche de bonnes œuvres». Il s’agit, a expliqué le pape, «d’une invitation à donner de la valeur à l’aumône comme œuvre de miséricorde, à ne pas placer sa confiance dans les biens éphémères, à utiliser les choses sans attachement et égoïsme mais selon la logique de Dieu», celle de «l’attention aux autres».

Nous n’avons qu’un seul patron

Jésus s’arrête ensuite, par l’intermédiaire de trois paraboles, sur la valeur de la «vigilance», a ensuite souligné le pape. Pour accéder au «jour lumineux de l’éternité», il faut être «prêts, réveillés et engagés dans le service des autres, a-t-il poursuivi, dans la consolante perspective que, là-bas, ce ne sera plus nous qui servirons Dieu, mais Lui-même qui nous accueillera à sa table». La dernière parabole décrit «une situation fréquente aussi de nos jours, a-t-il commenté: tant d’injustices, de violences et de méchancetés quotidiennes cachent l’idée de se comporter comme patrons dans la vie des autres». Or, «nous avons un seul patron, qui d’ailleurs n’aime pas être appelé patron mais Père, a alors improvisé le pape, et nous sommes ses serviteurs, ses enfants pêcheurs».

Les Argentins font du boucan

«Aujourd’hui, Jésus nous rappelle que l’attente de la béatitude éternelle ne nous dispense pas de l’engagement de rendre le monde plus juste et plus habitable», spécialement pour les «frères les plus faibles», a conclu l’évêque de Rome. «Que la Vierge Marie nous aide à être des personnes et des communautés non pas recroquevillées sur le présent, ou pire, nostalgiques du passé, a-t-il souhaité, mais tendues vers l’avenir de Dieu, vers la rencontre avec Lui». Avant de prendre congé, le pape a salué plusieurs groupes de pèlerins. S’adressant à un groupe issu de son pays d’origine, l’ancien archevêque de Buenos Aires a plaisanté en entendant leurs acclamations: «Mais les Argentins font du boucan partout!» (cath.ch-apic/imedia/bl/rz)

Raphaël Zbinden

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