Or, en parcourant le texte officiel de cette conversation, ce sujet n’est jamais abordé. En revanche, le pape a évoqué longuement la question des réfugiés, rappelant que son propre papa était un migrant et que, dans l’usine où il travaillait, il y avait de nombreux migrants polonais, après la guerre. «Ma terre est une terre d’immigrés», a encore insisté le pape. «Tous les pays n’ont pas les mêmes possibilités» d’accueil des migrants, a reconnu le pontife, «mais ils ont la possibilité d’être généreux! Généreux comme chrétiens». «Le problème est là, sur leur terre. Mais comment les accueillons-nous?», a-t-il invité à s’interroger, demandant d’avoir un cœur ouvert et à prier pour les migrants.
Le pape François a aussi vivement critiqué «les colonisations idéologiques» présentes en Europe, en Amérique latine, en Afrique, dans certains pays d’Asie. «L’une d’entre elles, a-t-il affirmé, je le dis clairement, est le gender (…) Aujourd’hui, on enseigne cela aux enfants – aux enfants!, s’est-il alors étranglé: que le sexe, chacun peut le choisir (…) Et pourquoi ils enseignent cela? Parce que les livres appartiennent aux personnes et aux institutions qui te donnent de l’argent».
A cet instant, le pape François a alors fait part d’une de ses conversations récentes avec Benoît XVI, qui lui a confié: «Sainteté, c’est l’époque du péché contre Dieu créateur». Et le pape François de reprendre: «Dieu a créé l’homme et la femme, Dieu a créé le monde ainsi… et nous faisons le contraire. (…) Ce qu’a dit le pape Benoît, nous devons le penser. C’est l’époque du péché contre le Dieu créateur».
Répondant aux questions de quatre évêques polonais, le pape François a aussi invité à redonner de l’importance aux paroisses. Il y a certaines «secrétaires paroissiales qui ressemblent à des ›disciples de Satan’, qui effraient les gens», a-t-il alors plaisanté, et «des paroisses aux portes fermées». Elles doivent rester un «lieu de créativité, de référence», a-t-il assuré, fustigeant la «paroisse-bureau». «Les mouvements ne doivent pas être une alternative à la paroisse, a insisté l’évêque de Rome: ils doivent au contraire aider la paroisse, la mettre en avant».
Au début de son allocution, le pape François avait annoncé son intention de se rendre au chevet du cardinal Macharski, à l’hôpital, alors dans le coma depuis un mois. Ce qu’il a fait le lendemain. Après le décès de l’ancien archevêque de Cracovie, ce 2 août, à l’âge de 89 ans, le pape lui a rendu hommage dans une lettre de condoléances adressée au cardinal Stanislaw Dziwisz, actuel archevêque de ce diocèse: «Il a guidé l’Eglise à Cracovie dans la période difficile de transformations politiques et sociales, avec sagesse, (…) en se préoccupant du respect de chaque personne, (…) pour conserver vive la foi dans le cœur des hommes». Bien qu’»éprouvé par la souffrance», il est resté «fidèle témoin de la confiance dans la bonté et la miséricorde de Dieu» et «restera ainsi dans ma mémoire et dans la prière», conclut le pape. (cath.ch-apic/imedia/bl/rz)
Raphaël Zbinden
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