Depuis un immense podium blanc et devant une gigantesque représentation du Christ miséricordieux, le pape a prononcé un discours au cours duquel il n’a pas hésité à dialoguer avec la foule à perte de vue, demandant aux jeunes de savoir pardonner, d’avoir un «cœur miséricordieux» et de se laisser toucher le cœur par Jésus. «L’Eglise aujourd’hui vous regarde, je dirais même plus, le monde vous regarde», a lancé le pape, visiblement très heureux face à cette multitude colorée et bruyante au-dessus de laquelle flottaient des drapeaux du monde entier.
«Un cœur miséricordieux a le courage d’abandonner le confort, un cœur miséricordieux sait aller à la rencontre des autres (…), un cœur miséricordieux s’ouvre pour recevoir le réfugié et le migrant», a soutenu le pape alors que l’Europe est en proie à l’afflux de migrants du Moyen-Orient et que la Pologne, plus particulièrement, refuse les quotas d’accueil proposés par l’UE.
Le pape a ensuite demandé aux jeunes de fuir les drogues et les plaisirs futiles. Les dissuadant à plusieurs reprises de ressembler à des retraités précoces, il leur a recommandé de ne pas perdre les belles années de leur vie et leurs énergies en courant après les vendeurs de fausses illusions, les vendeurs de fumée selon une expression argentine. Plutôt que de payer cher en consacrant leur vie à la recherche du «vertige»’ ou de la sensation de se sentir vivants par des chemins obscurs, plutôt que de permettre que leurs énergies, leur joie, leurs rêves soient volés par de fausses illusions, le pape a invité les jeunes à choisir la force de la grâce.
Pour avoir une vie pleine, une force renouvelée, le pape a mis en avant la seule réponse possible, à ses yeux: «ce n’est pas une chose, ce n’est pas un objet, c’est une personne et elle est vivante, elle s’appelle Jésus Christ». A plusieurs reprises, comme à son habitude, il a dialogué avec la foule et fait répéter un certain nombre d’expressions. Avant que le pape ne prenne la parole, une longue fresque rythmée et colorée avait proposé aux jeunes des exemples de grands saints venus des cinq continents, parmi lesquels saint Vincent de Paul, sainte Joséphine Bakhita et Mère Teresa de Calcutta. Cette dernière sera canonisée au Vatican le 4 septembre prochain.
Au préalable, c’est de façon particulièrement originale que le pape François avait parcouru le chemin entre l’archevêché de Cracovie et la grande plaine de Blonia. Après avoir symboliquement reçu les clefs de la ville des mains du maire, il est en effet monté dans un tramway électrique flambant neuf aux couleurs du Vatican et à bord duquel se trouvaient une quinzaine de jeunes handicapés. A l’avant, le véhicule portait cette inscripition: «le tram du pape».
Le pape a affectueusement salué chacun d’entre eux, puis il s’est assis dans le tramway, auprès d’une fenêtre. De là, il a salué les centaines de jeunes incrédules, massés sur son passage, qui apercevaient le chef de l’Eglise de l’autre côté de la fenêtre. (cath.ch-apic/imedia/ami/bh)
Bernard Hallet
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