En 2015, l’Indiana, au centre des Etats-Unis, a été le premier Etat à mettre en place une loi assurant que tous les enfants avortés puissent bénéficier de funérailles, sous forme d’inhumation ou de crémation. Des législations similaires sont en voie d’être votées dans l’Ohio, la Caroline du Sud et le Mississippi, rapporte début juillet 2016 le site internet d’information américain Crux. Plusieurs autres Etats devraient suivre le mouvement.
La loi passée dans l’Indiana a cependant été bloquée, fin juin 2016, par une injonction préliminaire ordonnée par un juge fédéral. La démarche juridique a été lancée par les milieux pro-avortement aux Etats-Unis, notamment les institutions de planning familial, estime Justin Menno, professeur au collège catholique de Grand Rapids, dans le Michigan. Il est l’une des seules personnes dans le pays à faire des recherches sur le sujet des funérailles pour les enfants avortés. Les arguments des opposants à la loi mettent en avant que les restes humains ne peuvent être considérés comme tels que s’ils proviennent d’un organisme ayant légalement été reconnu comme une «personne», ce qui n’est pas le cas des fœtus, aux Etats-Unis. Les milieux favorables à l’IVG affirment que les restes des enfants avortés ne devraient pas être traités comme des restes humains, mais comme le résidu d’une amputation.
Justin Menno juge que la tentative de blocage de la loi a peu de risques d’aboutir. Il mentionne notamment une jurisprudence de la Cour suprême américaine, datant de 1985, qui stipule que les législations ayant trait aux funérailles sont du ressort des Etats. Il relève que le refus d’enterrer certaines personnes parce qu’elles n’étaient pas considérées comme «humaines» a des précédents historiques, aux Etats-Unis. C’étaient par exemple le cas des esclaves afro-américains, qui ne possédaient pas de droit à des funérailles dignes.
Le professeur catholique souligne que les enterrements d’enfants avortés sont effectivement pratiqués depuis des décennies dans le pays. Pour la plupart, ils concernent des fœtus retrouvés dans des poubelles, à l’extérieur des cliniques. Et les cérémonies se déroulent hos du cadre légal. Dans la majorité des cas, les enfants sont enterrés dans les cimetières diocésains les plus proches d’où leurs restes ont été découverts. Bien que l’Eglise catholique n’ait pas été la seule à s’impliquer dans cette démarche d’inhumation des enfants avortés, elle a été la plus active, relève Justin Menno. (cath.ch-apic/crux/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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