Selon la FAO, l’Afrique australe dont fait partie le Malawi est en proie à une terrible sécheresse qui s’est amplifiée et intensifiée, depuis le début de la campagne agricole 2015-2016 sous l’effet d’un des plus violents phénomènes El Niño des 50 dernières années. De vastes zones couvrant le Zimbabwe, le Malawi, la Zambie, l’Afrique du Sud, le Mozambique, le Botswana et Madagascar ont souffert jusqu’à présent des plus faibles précipitations tombées en 35 ans.
L’organisme Malawi Vulnerability Assessment Committee (MVAC) , composée de représentants du gouvernement, d’agences des Nations Unies et d’Organisations non gouvernementales, a dressé récemment un tableau plus sombre encore, estimant que 2,8 millions de Malawiens ont besoin d’une aide humanitaire alimentaire d’urgence, a rapporté le site: www.equaltimes.org. La situation pourrait même s’aggraver, dans la mesure où 85% des 16 millions de Malawiens habitent en milieu rural et vivent de l’agriculture de subsistance. Le ministère des Finances, de la planification économique et du développement a estimé récemment qu’entre 7 et 8,4 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire humanitaire.
Les évêques du Malawi tenaient leur deuxième séance plénière de l’année au cours de laquelle étaient ils se sont penchés sur l’insécurité alimentaire dans le pays. Dans une déclaration rapportée le 8 juillet 2016 par le site de l’Association des Conférences épiscopales d’Afrique de l’Est (www.amecea.org), ils ont indiqué que 40% de la population sont incapables de répondre à leurs besoins alimentaires. La famine menace la vie de nombreuses populations. Les hôpitaux signalent déjà des taux plus élevés de cas de malnutrition. Il est à craindre que la mauvaise situation alimentaire ne se détériore, alors que la période de soudure approche. Il faut des solutions «immédiates et à long terme», estiment les évêques dans leur déclaration, signée de Mgr Thomas Luke Msusa, archevêque de Blantyre, et président de la Conférence.
Les évêques ont appelé le gouvernement à faire des réformes dans le secteur de l’agriculture, pilier de l’économie du pays. Car toute l’infrastructure agricole est délabrée. Les services de vulgarisation agricole auprès des paysans ont baissé. Le mécanisme de stockage de l’eau pour l’irrigation doit être la priorité. Les stratégies de sécurité alimentaire, telles que l’initiative Green Belt sont encore en balbutiement. La conférence épiscopale félicite néanmoins le président Peter Mutharika, pour avoir déclaré le Malawi, en état de catastrophe nationale. Ils saluent également son appel à l’aide internationale, car la situation d’insécurité alimentaire actuelle exige des efforts concertés de tous. (cath.ch-apic/ibc)
Maurice Page
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