Le procès interminable qui s’est ouvert fin novembre 2015 au Vatican touche à sa fin. Les promoteurs de justice du Vatican Giampiero Milano et Roberto Zannotti ont ainsi prononcé leur réquisitoire au cours de la 18e audience, dans le petit tribunal, au cœur des jardins du Vatican. Les trois principaux accusés sont jugés pour «association de malfaiteurs» mais aussi pour «vol et divulgation illégale d’informations confidentielles». Anciens membres de la commission d’étude sur la réforme financière et administrative du Vatican (COSEA), ils sont accusés d’avoir transmis des documents confidentiels à deux journalistes italiens.
Le parquet a ainsi requis une peine de trois ans et un mois de réclusion contre le prélat espagnol Lucio Angel Vallejo Balda, considéré comme le «principal moteur» de l’association de malfaiteurs et au vu de son implication dans la divulgation de documents confidentiels. Mais les promoteurs de justice ont aussi tenu compte du comportement au cours du procès de ce prélat qui, en outre, a été longtemps assigné à résidence au Vatican.
«Inspiratrice» de l’initiative de Mgr Vallejo Balda, la consultante en communication Francesca Chaouqui pourrait quant à elle purger trois ans et neuf mois de prison, à la demande du parquet. Elle s’est présentée au tribunal avec, dans les bras, son nouveau-né d’à peine trois semaines. Le parquet a requis par ailleurs une peine d’un an et neuf mois de réclusion à l’encontre de Nicola Maio, assistant de Mgr Vallejo Balda, pour son «rôle mineur» dans cette affaire.
Les deux journalistes italiens, pour leur part, sont jugés pour la seule accusation de «participation dans la divulgation illégale d’informations confidentielles». Pour sa «participation morale au délit», le parquet a requis un an de prison avec sursis contre Gianluigi Nuzzi, auteur du livre Chemin de croix contenant des révélations sur les finances vaticanes. Le procès a démontré qu’il avait eu de nombreux contacts avec le prélat espagnol et la consultante italienne. Devant l’insuffisance des preuves, le parquet a en revanche demandé l’absolution de l’autre journaliste, Emiliano Fittipaldi, auteur pour sa part d’un livre intitulé Avarice.
Après cette audience d’un peu moins de deux heures, le procès doit se poursuivre les 5 et 6 juillet pour les plaidoiries des avocats de la défense. Viendra ensuite le jugement du Tribunal du Vatican. (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)
Raphaël Zbinden
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