Le prélat britannique, secrétaire pour les relations avec les Etats a ainsi notamment réagi à l’annonce de la prochaine sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE).
Si «le Saint-Siège respecte complètement les décisions du peuple du Royaume-Uni», confie encore l’archevêque britannique, il espère que «les objectifs d’ensemble du projet européen pourront être protégés, préservés et même renforcés». Pour le diplomate, le Brexit est également «une invitation pour les dirigeants européens à s’écouter plus attentivement pour que les préoccupations de leurs peuples se reflètent davantage dans les décisions au niveau européen».
Au cours de son déplacement en Arménie, une semaine plus tôt, le pape François avait assuré respecter la volonté exprimée par le peuple du Royaume-Uni, mettant cependant en avant la grande responsabilité du reste du continent en vue de garantir le «vivre ensemble». Il avait aussi souhaité que l’Union européenne, jugée trop massive, puisse réfléchir à «une autre forme d’union» avec plus «d’indépendance» et «de liberté» pour ses différents membres.
Alors que le pape François dénonce fréquemment les colonisations idéologiques des pays les plus riches sur les pays pauvres, avec l’appui de l’ONU, Mgr Gallagher précise que si le Saint-Siège est en désaccord avec l’institution sur certains sujets, il souhaite aussi encourager ce qui est positif. «L’Occident exporte ses recettes comme si elles étaient toujours les bonnes, relève cependant Mgr Gallagher, or c’est seulement quand vous avez un profond respect des cultures et des croyances que vous pouvez engager une relation saine». Et le prélat de conclure: «imposer les choses peut aboutir à des résultats très négatifs».
Interpellé sur la bonne gouvernance en Afrique, le prélat britannique déplore le manque de «fidélité aux principes constitutionnels» qui mine plusieurs pays du continent. Mais il pointe aussi du doigt un phénomène «plus subtil» de «tribalisme dans la majorité des pays occidentaux» où l’on tend à «classer les personnes dans des petites boîtes». «Nous avons à lutter contre toute identité tribale ou nationaliste, assure Mgr Gallagher, même au sein de l’Eglise».
Au fil de l’interview, le prélat britannique juge également que l’accord de paix du 23 juin dernier entre le gouvernement colombien et les FARC est «une étape à consolider avec confiance». Il fait part en revanche de la préoccupation du Saint-Siège pour «les souffrances» de la population du Venezuela et de sa disponibilité «à répondre à toute demande venant du pays» pour permettre de dépasser la grave crise en cours. (cath.ch-apic/imedia/ami/bh)
*Les propos de Mgr Gallagher sont tirés d’un entretien réalisé par notre confrère Jean-Louis de la Vaissière, vaticaniste de l’Agence France Presse, au dernier jour de cinq années passées à Rome.
Bernard Hallet
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