La fête aura lieu, mais les pèlerins se font rares dans ce lieu symbolique où, pour la première fois, les disciples du Christ furent appelés chrétiens, et dont Saint Pierre fut l’évêque avant de venir à Rome.
«Malheureusement, remarque le Père capucin Domenico Bertoglio, de la mission franciscaine d’Antioche, la situation politique et sociale est inquiétante et la population n’est pas tranquille. Les pèlerins ne viennent presque plus».
En 2011, les touristes qui ont visité Antioche étaient plus de 80’000 alors qu’en 2015, leur nombre a chuté à moins de 10’000. Pas étonnant quand on sait que dans l’est de la Turquie, dans les régions kurdes, les combats font rage et les attentats se multiplient. Nombreux sont les membres de la police et de l’armée qui ont trouvé la mort dans les affrontements avec les milices kurdes.
«Dans notre seule région, au cours de ces derniers mois, 21 soldats et policiers sont revenus dans des cercueils, dans la province de Hatay, limitrophe de la Syrie, les réfugiés, surtout syriens, sont au nombre de 400’000. Pour tout cela, nous demandons l’aide de Saint Pierre, de Saint Paul et de la Très Sainte Vierge Marie», lance le capucin italien Domenico Bertoglio.
La cérémonie se tiendra au matin du 29 juin en présence de Mgr Paolo Bizzeti, vicaire apostolique d’Anatolie, et de l’envoyé du patriarche grec orthodoxe d’Antioche, résidant à Damas, dans l’antique église rupestre sise sur le mont Silpius. Ce lieu saint a été rouvert aux visites en 2015 après une restauration ayant duré de nombreuses années.
Les chrétiens des communautés locales animeront une célébration commune comprenant des chants, des prières et des lectures du Nouveau Testament. A la célébration prendra part également le nonce apostolique en Turquie, Mgr Paul Fitzpatrick Russell, nommé en mars dernier.
L’église rupestre du mont Silpius conserve encore la physionomie que lui donnèrent les croisés, qui conquirent l’antique Antioche sur l’Oronte en 1098. Déjà, les byzantins avaient transformé en chapelle le lieu où se rencontraient les premiers baptisés durant les périodes de persécution.
La restauration récente a mis fin à l’état d’abandon dans lequel se trouvait la grotte de Saint Pierre, en partie défigurée par de précédentes interventions grossières. Au cours des années passées, des patriarches et des évêques ont souvent été présents aux célébrations de la Solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul. (cath.ch-apic/fides/be)
Jacques Berset
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