Lors de ce voyage d’une soixantaine d’heures dans la première nation chrétienne – presque exclusivement entourée de grands pays musulmans -, le chef de l’Eglise catholique a insisté sur le devoir de mémoire du peuple arménien, un siècle après les horreurs et la tragédie du génocide. Prenant le risque de brouiller une nouvelle fois les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et Ankara, il a prononcé le mot contesté de «génocide», jugeant qu’il devait résonner comme un avertissement afin que «le monde ne retombe plus jamais dans la spirale de pareilles horreurs».
Lorsque le catholicos Karékine II, son hôte, a réclamé la justice en rappelant les divers conflits en cours aux frontières arméniennes – avec la Turquie ou dans le Haut-Karabagh occupé par l’Azerbaïdjan -, le pape a prôné pour sa part le pardon et la réconciliation. Il a appelé de ses vœux un avenir qui ne laisse pas de place à «la force trompeuse de la vengeance». Il a relevé l’urgent besoin qu’à le monde d’un témoignage convaincant des chrétiens capable d’ouvrir toujours des voies nouvelles de réconciliation entre les nations, les civilisations et les religions.
Devant les plus hautes autorités d’un pays chrétien depuis 1700 ans où les traces de 70 ans de communisme sont cependant encore bien présentes, le pape a aussi invité à lutter «sans trêve» contre la corruption. Chef d’un petit troupeau de catholiques en Arménie, il a surtout souhaité rappeler à l’ensemble des chrétiens du pays que la foi chrétienne était devenue «la respiration» de leur peuple et «le cœur de sa mémoire». (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/francois-armenie-devoir-de-memoire-a-lexigence-de-reconciliation/