«Nous voulons faire contrepoids à la manifestation. Nous voulons rendre témoignage aux Commandements de Dieu et montrer qu’il y a des gens qui ne sont pas d’accord (avec tout cela)», explique à kath.ch le Père Pascal Schreiber, prêtre de la Fraternité fondée par Mgr Marcel Lefebvre. Le district de Suisse de la FFSPX avait appelé à venir prier en parallèle du cortège de la Gay Pride. Une cinquantaine de personnes ont répondu à l’appel. A une vingtaine de mètres des militants de la cause LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres), ils ont entonné le chapelet en latin et en français.
Des participants au défilé ont à plusieurs reprises approché du groupe de prière. La police a assuré que les fidèles ne soient pas trop importunés. «Saint Augustin a dit: hais le péché, aime le pécheur. Nous n’avons rien contre ces gens, mais contre l’idéologie qu’ils propagent. Le fait est qu’ils violent de façon objective les Commandements de Dieu, et nous nous opposons à cela!»
Le pape François avait dit, il y a trois ans, en parlant d’un homosexuel: «Qui suis-je pour juger?». Le Père Schreiber estime cependant que la phrase est sujette à controverse. Selon le prêtre lefebvriste, elle aurait été mal interprétée: «Le pape, en tant que chef de l’Eglise catholique, n’a pas pour rôle de juger les personnes, mais les actes», affirme l’ecclésiastique.
L’on ne trouvait cependant pas des catholiques qu’au sein du groupe de prière, mais également dans le défilé de la Pride. Était notamment présent un groupe de personnes s’identifiant comme chrétiennes et homosexuelles. Parmi, eux, le Valaisan Daniel Sierro brandissait une pancarte avec l’inscription: «Chrétien et homo? Nous sommes les deux». Il explique à kath.ch vouloir montrer que «Dieu nous aime tels que nous sommes». Il souligne être revenu à Dieu il y a peu de temps. Il a révélé son homosexualité, puis est retourné à l’église. Il assiste maintenant à des messes. «En tant qu’homosexuel, je me suis caché. Maintenant, je ne veux pas me cacher en tant que chrétien et catholique». Il se dit heureux de la possibilité que lui offre la parade fribourgeoise de se déclarer des deux appartenances.
Daniel Sierro scrute avec espoir le développement de l’Eglise catholique. Selon lui, elle est «lentement et subrepticement» en train de prendre un tournant. Il voit derrière les paroles du pape François un message subtil, qui ouvre la voie à diverses interprétations. «Je ne trouve pas que le pape devrait dire les choses plus clairement. Il faut procéder doucement et par petites étapes. C’est de cette façon lente que les choses changent», estime le Valaisan.
La Gay Pride de Fribourg entend lutter contre la discrimination, la violence, l’homophobie et demande une égalité de traitement pour les homosexuels. D’après les autorités, 3’000 personnes ont participé cette année à la manifestation. Le défilé a commencé par une minute de silence en hommage aux 50 victimes de la tuerie du club gay Pulse, à Orlando, le 12 juin dernier. (cath.ch-apic/kath/gs/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/gay-pride-de-fribourg-catholiques-deux-cotes-de-barriere/