Des représentations divergentes au moment de la mise en place d’une nouvelle culture de gouvernance au sein de l’institution ont conduit Patrick Renz à prendre la décision de quitter Action de Carême, peut-on lire dans le communiqué d’AdC. «Au cours de ces deux ans, j’ai contribué à refaçonner l’Action de Carême», souligne-t-il. Une évaluation interne a été menée et une nouvelle stratégie de contenus a été développée. La question des ressources et de la structure avec lesquelles ces tâches doivent être effectuées a également pu être travaillée. «Des divergences d’opinion sont néanmoins apparues au niveau de la mise en œuvre, en réponse à la question ‘comment veut-on diriger cette organisation'»? Il s’agissait de se demander: «Que signifie diriger? Comment travaillons-nous ensemble? A quelle fréquence nous réunissons-nous? Comment prenons-nous des décisions? Sur quel préavis du Conseil de fondation?» Ni Patrick Renz, ni son successeur ad interim Matthias Dörnenburg ne veulent cependant préciser qui soutenait quelle position.
Patrick Renz quittera son poste le 15 juillet prochain. Il souhaite en tout cas que l’œuvre d’entraide puisse aller de l’avant avec sa nouvelle structure. Matthias Dörnenburg confirme cette volonté de mettre en œuvre le plus rapidement possible la nouvelle stratégie.
Le Conseil de fondation – dont font entre autres partie Mgr Felix Gmür, évêque de Bâle, et Erwin Tanner, secrétaire général de la Conférence des évêques suisses (CES) – devra maintenant décider comment le processus va continuer et trouver un successeur à Patrick Renz. Matthias Dörnenburg avertit que la repourvue de ce type de poste peut prendre longtemps. Il indique que certaines tâches seront partagées à l’intérieur de l’équipe de direction. Il y existe, selon le futur directeur par interim, un large consensus sur la direction à prendre.
Au niveau des contenus, la nécessité d’une «transformation globale» est centrale: principalement sur le plan des changements qui devraient se produire dans le Sud, afin d’atteindre les objectifs de développement durable. Ces changements doivent être connectés aux structures présentes dans le Nord. «Si l’AdC se retrouve confronté, dans ses projets, à des violations des droits de l’homme, en particulier de la part des multinationales, nous devons nous demander ce que nous pouvons faire, en Suisse, afin d’améliorer la situation. Cela peut avoir des conséquences pour la législation en Suisse ou en Europe», précise Matthias Dörnenburg.
La nouvelle orientation professionnelle de Patrick Renz est encore ouverte. L’économiste d’entreprise confie à kath.ch vouloir tout d’abord prendre une pause.
Patrick Renz, né en 1965, a grandi dans le canton de Zurich. Il a étudié l’économie d’entreprise à l’Université de Zurich et a obtenu son doctorat à l’Université de Saint-Gall. Après une expérience diversifiée et internationale de gestion de projets et d’administration au sein du secteur privé, il s’est tourné en 2004 vers le domaine de la coopération au développement. Depuis 2011, il était membre du Conseil de fondation d’AdC. Il a été nommé le 1er avril 2014, directeur de l’organisation, suite au départ de son prédécesseur d’Antonio Hautle. (cath.ch-apic/kath/sys/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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