«Il n’est dit nulle part dans le règlement que l’absence d’une Église empêche la convocation du Concile. Il est très important de mentionner avec précision les documents officiels», explique le Père Chrysavghis, dans une interview à l’agence grecque romfea.gr, traduite par le site orthodoxie.com. «Le règlement dit que le saint et grand Concile peut être convoqué par Sa Toute-Sainteté [le patriarche de Constantinople, ndt] avec le consentement de toutes les Églises orthodoxes, ce qui est exactement ce qui s’est passé à Genève au mois de janvier de cette année, lorsque toutes les Églises orthodoxes étaient présentes à la synaxe des primats et ont répété, réaffirmé et décidé conjointement la convocation du Concile lors de prochaine fête de la Pentecôte.»
«Je ne suis pas en mesure de juger les questions internes et les problèmes des Églises individuelles, ni la raison pour laquelle certaines Églises ont choisi de changer d’opinion – alors qu’elles avaient donné leur parole – qu’elles participeraient au Concile. Je suis certain que les Églises de Russie, de Bulgarie et de Géorgie ont probablement eu du mal à prendre cette décision», relève le porte-parole du patriarcat œcuménique.
Pour le Père Chrysavghis, il n’est pas question non plu de remettre en cause la légitimité du concile, alors que le patriarche de Moscou parle de la ‘rencontre de Crète’. «Le saint et grand Concile peut encore ne pas avoir de quorum, mais je considère qu’il est très difficile de ne pas l’appeler ‘panorthodoxe’, car dans ce cas concret, il a été précédé par une décision panorthodoxe de convocation du Concile et le consentement des Églises pour y participer. Malheureusement, pour certaines raisons, certaines Églises ont décidé au dernier moment qu’elles ne pouvaient pas être présentes. Quoi qu’il en soit, cela ne change pas la validité du Concile et de ses décisions. En outre, le Concile est assurément un ‘grand Concile’, car il est indubitablement plus officiel que n’importe quel concile local individuel.»
Le représentant de Constantinople n’hésite pas non plus à enfoncer le clou :»Le point de vue selon lequel les décisions d’un Concile sont invalides parce que certaines Églises n’étaient pas présentes, est privé de toutes bases ecclésiologiques, théologiques et encore logiques.»
Sans vouloir entrer dans une théorie du complot, le Père Chrysavghis remet sérieusement en cause la bonne foi de l’Eglise russe au sujet de la préparation du concile: «Je me demande si le métropolite Hilarion se réfère aux mêmes séances préconciliaires que celles auxquelles j’ai assisté. Ce qu’il décrit semble être très éloigné de la réalité que j’ai observée. Par exemple, il dénonce que de nombreuses positions de l’Église de Russie n’ont pas été acceptées, ou ont encore été rejetées catégoriquement, et n’ont pas été inclues dans les documents ou les décisions (des séances préconciliaires). Je voudrais déclarer sincèrement que les positions d’aucune autre Église n’ont été acceptées aussi généreusement par les autres Églises (souvent sous une grande pression) que celles de l’Église de Russie. Aucune position d’une autre Église, voire même les mots exacts, ne se reflètent tant dans les décisions que dans les documents, que celles de l’Église de Russie.» (cath.ch-apic/orthodoxie.com/mp)
Maurice Page
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