Faisant un parallèle entre la première lecture du jour et le conflit armé qui perdure dans l’est de l’Ukraine, le cardinal Parolin a mis en garde : «Il y a toujours une infidélité à Dieu à l’origine de toute guerre». «La guerre nait de l’idolâtrie, a-t-il poursuivi, c’est-à-dire d’avoir mis un idole à la place de Dieu: le pouvoir, l’arrogance, l’ambition, la fausse supériorité». Pourtant, a-t-il averti, «il n’y a pas de puissance humaine qui ne connaisse la mort et le jugement: tous en réalité nous serons jugés, en particulier pour les violences» contre «l’image même de Dieu qui est la personne humaine, ou pour ne pas en avoir pris soin».
Le cardinal a déploré les nombreuses victimes du conflit en Ukraine orientale, mais aussi celles, dans le reste du pays, qui ont souffert de la corruption, de la «malhonnêteté, du manque d’intérêt pour le bien commun, du pillage des biens d’autrui». «Dieu est seigneur de l’histoire», a-t-il prévenu, et «nos parodies de pouvoir sont seulement un jeu idiot et tragique, qui renversera ceux qui les ont promues».
Commentant l’Evangile du jour qui explique qu’on «ne peut servir deux maîtres: Dieu et la richesse», le secrétaire d’Etat du Saint-Siège a fait une longue diatribe contre l’ostension de richesses, y compris au sein de l’Eglise catholique. «Nos institutions font parfois la compétition pour s’emparer des biens de ces riches, a-t-il ainsi déploré. Elles les honorent comme bienfaiteurs (…) les soutiennent dans leurs désirs».
Et le cardinal Parolin de fustiger «nos Eglises» qui font «étalage de richesse, d’une façon si brutale et vulgaire». «Nous pouvons arriver non seulement à faire amitié avec les puissants, s’est-il désolé, mais aussi à faire étalage, nous mêmes, appelés à la responsabilité dans l’Eglise, de richesses, de biens de luxe, d’habitudes coûteuses et maladivement exhibitionnistes».
L’Evangile montre la «stupidité de ce comportement», a-t-il alors tranché. «Dieu est la vraie beauté, et elle est totalement gratuite. Qui veut l’acheter la détruit». Le secrétaire d’Etat du Saint-Siège a conclu son homélie en s’adressant aux victimes de la guerre «anormale et absurde» en Ukraine : «ne vous laissez pas vaincre par l’angoisse, Dieu ne vous oublie pas». (cath.ch-apic/imedia/mp)
Maurice Page
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