«N’accumulez pas de trésors sur la terre». C’est le passage de l’Evangile du jour sur lequel le cardinal Parolin s’est arrêté dans son homélie, lue en ukrainien par un religieux. «Nous sommes tous habitués à demander justice et transparence à ceux qui ont des postes de responsabilité publique, et c’est juste», a commenté le haut prélat avant d’affirmer que l’Ukraine et tous les pays à travers le monde luttaient «contre la malhonnêteté, la richesse injuste, le vol des biens de la communauté pour accumuler des fortunes personnelles».
Dans un pays où le phénomène est présent jusqu’au plus haut de l’administration et du gouvernement, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège a assuré que «la corruption et la concentration de l’argent dans les mains de quelques-uns sont certainement parmi les causes qui appauvrissent les peuples, détruisent la liberté, anéantissent les rêves d’un monde meilleur et le droit à la vie pour tous».
Le cardinal Pietro Parolin a prononcé ces mots à quelques centaines de mètres à peine de la célèbre place Maïdan d’où partit début 2014 la révolution qui appelait particulièrement à la fin de la corruption du régime. Deux ans plus tard, les réformes politiques n’ont pas eu lieu, le système n’a pas évolué et la réalité oligarchique demeure inchangée. Après cette messe, le ›numéro deux’ du Vatican devait rencontrer à Kiev les plus hautes autorités de l’Etat, parmi lesquelles le président Petro Porochenko.
Appelés «à lutter et à œuvrer pour que justice soit faite sans jamais recourir à la violence», les chrétiens ne sont pas en reste, a relevé le cardinal Parolin dans son homélie, se demandant s’il était possible de «prêcher la justice tout en étant en même temps au dedans de nous victimes de la jalousie, de l’envie, du désir de succès à tout prix?» Aux évêques, prêtres, religieux et religieuses, le haut prélat a demandé d’être au-dessus de tout soupçon, afin de ne pas créer le scandale avec «des richesses qui ne nous sont pas dues, la superbe et l’arrogance pour l’autorité qui nous est confiée».
Dans son homélie, le cardinal Parolin a aussi évoqué le décès soudain et récent, à 51 ans seulement, de Mgr Petro Malchuk, évêque latin de Kiev. Au terme de la célébration, le secrétaire d’Etat a souhaité que le Seigneur donne le plus vite possible un pasteur au diocèse de Kiev. Après avoir à nouveau invité à prier pour la paix dans le pays, il a aussi remercié les catholiques ukrainiens pour leur fidélité et leur amour à l’égard de l’Eglise universelle et du pape. (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)
Raphaël Zbinden
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