C’est justement le thème «la miséricorde en famille» qui a été choisi cette année, dans le sillage de l’Année Sainte de la miséricorde, proclamée le 8 décembre dernier par le pape François. Coordinateurs de la journée, Bertrand Georges et son épouse Françoise, coresponsables du bureau de la pastorale familiale dans le canton de Fribourg, se réjouissent du succès de cette troisième édition.
Le Valaisan Bertrand Georges, originaire d’Evolène, est à l’origine de ce Festival des familles, qui existe en Valais depuis vingt ans. Après les éditions de Romont, Fribourg (Schönberg) et de Belfaux, confie le diacre à cath.ch, la prochaine destination est déjà fixée: ce sera Châtel-St-Denis, le dimanche 11 juin 2017. De telles rencontres permettent de fêter «la joie d’aimer», dans le sillage de l’exhortation apostolique du pape François «Amoris lætitia» d’avril dernier portant sur l’amour dans la famille. Elle fait suite aux synodes sur la famille tenus en 2014 et en 2015.
A voir la joie de se rencontrer manifestée par la foule réunie au Centre paroissial de Belfaux, Bertrand Georges n’a aucune peine à expliquer que de telles rencontres sont un vrai ressourcement pour le couples et la famille.
«Cette fête veut encourager les familles et célébrer la joie d’aimer… On sait qu’il y a des familles qui traversent des moments difficiles, qui connaissent la séparation et le divorce, ou sont des familles recomposées. Ici, nous accueillons tout le monde, sans exclusive! Si nous continuons d’annoncer la beauté du couple et du mariage, on ne va pas exclure ceux qui vivent d’autres réalités», insiste Bertrand Georges. Et le diacre de citer les propos du pape François sur l’accueil de l’autre et l’accompagnement de ceux qui connaissent la souffrance, avec ce leitmotiv: «accueillir, ne pas juger, ne pas exclure!».
Dans l’entrée de la salle de paroisse, tandis que des adultes organisent des animations et des ateliers pour les enfants, de nombreux stands présentent leurs actions au service de la famille, de la jeunesse ou des personnes en situation de handicap: SOS Futures Mamans, Equipes Notre-Dame «pour un mariage durable», Revivre après une séparation ou un divorce, Vivre et Aimer, Focolari, Madep, Formule Jeunes, Missio, Verbe de Vie, Communauté du Chemin Neuf, L’Arche, Librairie St-Augustin, etc.
Dans sa conférence, tenue dans l’après-midi dans la grande église de Belfaux, Mgr Morerod a rappelé que la miséricorde ne supprime pas la justice, elle la dépasse. Et lui, le religieux dominicain, de se référer à son «cher confrère», saint Thomas d’Aquin, pour dire que la miséricorde n’est pas un signe de faiblesse ou un affaiblissement de la justice.
Illustrant son propos de divers exemples de conflits, il explique que sans miséricorde, la justice seule ne fonctionne pas. Le pape François, dans la bulle d’indiction du Jubilé extraordinaire de la miséricorde, le rappelle avec insistance, en développant le mystère de la miséricorde: «Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père. Le mystère de la foi chrétienne est là tout entier». Montrer le visage de la miséricorde de Dieu, c’est notre mission, a-t-il poursuivi.
Et le Père évêque dominicain de dire que le pape a eu une bonne idée de citer son «cher confrère», quand il écrit que «la miséricorde est le propre de Dieu dont la toute-puissance consiste justement à faire miséricorde. Ces paroles de saint Thomas d’Aquin montrent que la miséricorde n’est pas un signe de faiblesse, mais bien l’expression de la toute-puissance de Dieu».
Venus d’Orsières pour donner leur témoignage sur la miséricorde dans la vie quotidienne de couple, Casimir Gabioud et son épouse Florence, «très heureux parents de 6 enfants», ont montré que la sainteté n’est pas quelque chose d’extraordinaire réservé à une sorte d’élite.
Ayant participé à Rome à la cérémonie de canonisation de Louis Martin et de son épouse Zélie, parents de sainte Thérèse de Lisieux, Florence lance qu’elle était «fan de ce couple depuis longtemps». Un de leurs enfants porte d’ailleurs le nom de Louis Martin.
«Ce couple a vécu une vie tout à fait ordinaire qui ressemble beaucoup à la nôtre, ce qui pour moi est très encourageant». Le couple valaisan, qui précise qu’il est loin d’être parfait – parfois aussi on se plante! – estime rassurant que des gens comme les époux Martin aient pu devenir saints tout en vivant «dans la banalité du quotidien». A la fin de son témoignage, Casimir est allé se grimer pour devenir le clown Gabidou et offrir, en compagnie de ses plus grands enfants, le spectacle «y a d’la vie». (cath.ch-apic/be)
Jacques Berset
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