Au Liban, rapporte le quotidien francophone «L’Orient-Le Jour», une grande majorité de l’opinion publique est convaincue que ce geste va à l’encontre des préceptes religieux. Cette attitude généralisée constitue un obstacle majeur à l’action du Comité national pour le don et la greffe des organes et des tissus (NOD Liban).
La signature des cartes de donneur s’est déroulée au cours d’une cérémonie organisée au Hilton Metropolitan en présence du ministre de la Santé, Waël Bou Faour, qui a signé lui aussi sa carte. En ont fait de même le Père Edgard Haïby, secrétaire général de la Commission épiscopale pour la pastorale des services de la santé (APECL), représentant le patriarche maronite, le Père Georges Dimas, représentant le métropolite de Beyrouth, le premier juge du tribunal islamique basé sur la charia, le cheikh Yehia Rafeï, qui était à l’origine de cette initiative, le cheikh Zouheir Kassouan, représentant l’ouléma Ali Fadlallah, le cheikh Gandhi Makarem, représentant le cheikh Akl des Druzes, le cheikh Saadallah al-Horchi, représentant le vice-président du Conseil supérieur islamique chiite, et le cheikh Bilal Moulla représentant le mufti de la République.
Des acteurs connus ont également signé leur carte de donneur et ont pris part à une campagne médiatique de sensibilisation au don d’organes visant à pousser les personnes qui ont déjà signé leur carte de donneur à faire part de leur décision à leur famille.
Les chefs religieux sont unanimes: la religion, que ce soit le christianisme, l’islam ou le druzisme, ne s’oppose pas au don d’organes. Au contraire, elle l’encourage, à condition que cet acte soit volontaire, désintéressé, gratuit et «non sujet à un chantage affectif, psychologique, matériel ou autre». Ils mettent aussi l’accent sur ce geste «noble» et humanitaire qui constitue «une forme de charité»: il vise à donner de soi pour aider l’autre. Les chefs religieux sont aussi d’accord sur le fait que la mort cérébrale doit être confirmée par des médecins, selon un protocole bien établi.
«Cette initiative prouve qu’aucune religion ne s’oppose au don d’organes, ce qui n’était pas clair pour de nombreux fidèles», a confié à «L’Orient-Le Jour» le Dr Antoine Stéphan, vice-président de NOD Liban. «Au Liban, nous avons près de 430 patients qui attendent un organe. Le problème de la pénurie de donneurs est universel, mais il est plus dur au Liban, car le don d’organes représente toute une culture qui nécessite un effort continu». (cath.ch-apic/orj/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse
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