Durant cette rencontre organisée par le Parvis des Gentils, initiative du Conseil pontifical de la culture, le pape a dénoncé le «vrai danger», représenté par les gouvernants qui refusent d’aider et d’accueillir ceux qui fuient la guerre ou la faim.
Pour la quatrième édition du «train des enfants», quelque 350 enfants de Calabre – parmi lesquels des migrants – ont débarqué dans la petite gare située dans les jardins du Vatican, semant un joyeux chaos après plus de cinq heures de voyage à bord d’un train spécial affrété par les chemins de fer italiens. Venus du sud de la péninsule italienne, ils étaient accompagnés de 90 migrants accueillis en Calabre, d’un orchestre de Palerme (Sicile) rassemblant des enfants de huit ethnies et de dizaines de jeunes d’une association sportive de la périphérie de Rome.
Devant la Salle Paul VI, en présence du pape François, les jeunes ont réalisé un lâcher de ballons blancs en mémoire des enfants disparus en mer en voulant rejoindre l’Europe. Puis un jeune Nigérian a brièvement témoigné de la mort en mer de toute sa famille. Les migrants «ne sont pas dangereux mais en danger», a affirmé le pape à plusieurs reprises, en reprenant les termes d’une lettre écrite par ses jeunes hôtes.
«Ceux qui viennent de loin (…), ils ont une couleur différente, ils parlent une autre langue, ils ont une autre religion… est-ce qu’ils sont dangereux?», a ainsi demandé le pontife en engageant un dialogue avec les enfants. «Non!», ont répondu en chœur ses interlocuteurs. Et le pape argentin de renchérir: «Non, en effet, parce que nous sommes tous frères».
Le pape François a alors fustigé «le vrai danger», à savoir ceux qui «repoussent les bateaux» pour qu’ils ne parviennent pas à destination ou bien «les Etats qui s’arrangent entre eux pour ne pas les laisser venir» ou pour les «renvoyer». Celui qui ne «laisse pas passer» les migrants «n’a pas un cœur humain», a-t-il assuré aux enfants coiffés de casquettes rouges et portant un tee-shirt du Parvis des gentils.
Evoquant sa rencontre avec des secouristes lors de l’audience générale trois jours plus tôt, le chef de l’Eglise catholique a montré aux enfants le gilet de sauvetage d’une petite Syrienne de six ans qui n’a pas survécu au voyage. Les migrants «sont en danger», a-t-il insisté avant de faire mémoire de cette «fillette sans nom» désormais «au Ciel». Il a aussi encouragé les enfants à lui donner un nom et à prier la Vierge pour «qu’elle l’embrasse».
Au cours de cette rencontre, le pape François a également encouragé les enfants à fuir l’indifférence et à être «généreux» car «la vie est faite pour partager». (cath.ch-apic/imedia/ak/bh)
Bernard Hallet
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