Le Conseil de l’Union européenne a décidé, le 27 mai, de proroger les sanctions contre la Syrie jusqu’au 1er juin 2017. Cette décision représente pour Mgr Boutros Marayati, archevêque arménien catholique d’Alep, la énième expression «d’une politique incompréhensible qui nous déconcerte parce que les sanctions affectent le peuple, les civils, les pauvres gens et certainement pas le gouvernement, pas plus que les groupes armés qui, comme on le voit bien, sont fournis de toutes les ressources, à commencer par des armes toujours plus sophistiquées».
Au cours de ces dernières semaines, l’archevêque avait lui aussi signé l’appel en forme de pétition lancé sur la plateforme change.org au travers duquel de nombreux Evêques, religieux et consacrés catholiques appartenant à différentes Eglises sui iuris, demandaient à l’Union européenne de mettre fin à «l’iniquité des sanctions contre le Syrie». «(…) De la sorte, la population continue à souffrir. Hier encore, ajoute-t-il, notre maison de retraite pour les arméniens a été bombardée. Un membre du personnel qui prenait soin des pensionnaires a été tué et nous avons dû évacuer 45 personnes âgées qui vivent maintenant dans le sous-sol de la Paroisse arménienne orthodoxe». Mgr Marayati dénonce le non-respect de la trêve décrétée à Alep. «Les attaques se multiplient de part et d’autre et nous nous trouvons sous le feu des groupes djihadistes», témoigne-t-il.
Vue de la frontière d’Alep, la décision européenne confirme également les intuitions de nombre d’Evêques et de Pasteurs de la région: «Si la guerre continue, répète l’archevêque, cela veut dire que quelqu’un ne veut pas qu’elle finisse. En Europe grandit l’obsession pour les réfugiés et les politiques de refoulement». Mgr Marayati assure que personne ne quitterait la Syrie en l’absence de guerre et de sanctions, qui contribuent également à affamer la population.
L’archevêque rappelle que la Syrie a toujours été un pays qui accueillait les réfugiés. «Si les armes se taisaient et si les sanctions étaient levées, personne d’ici ne penserait à fuir pour aller vivre sous la neige, poursuit Mgr Marayati, mais il est évident que quelqu’un ne veut pas que cette guerre s’achève. Nous demandons la prière de tous afin que la paix arrive comme une grâce du Seigneur», conclut-t-il. (cath.ch-apic/fides/bh)
Bernard Hallet
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