Après un entretien privé d’une vingtaine de minutes avec le pape, le président costaricain Luis Guillermo Solís Rivera a également rencontré le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège. Les différents échanges ont notamment porté sur «la protection de la vie humaine», a rapporté le Bureau de presse du Saint-Siège. 19 députés du Costa Rica, issus de huit partis, ont profité de cette visite pour faire parvenir au pape François une lettre lui demandant d’intervenir contre une éventuelle évolution de la légalisation sur l’avortement.
Au Costa Rica, l’avortement est autorisé seulement lorsque la vie de la mère est en danger. La lettre indique qu’il existe actuellement des preuves crédibles d’une prochaine évolution de la loi en vigueur afin d’autoriser l’avortement dans d’autres cas. La missive a été remise au pape par Paulina Ramirez, député du parti d’opposition de libération nationale (PLN), qui fait partie de la délégation officielle du président Solís Rivera au cours de ce déplacement.
Luis Guillermo Solís Rivera s’était personnellement prononcé en faveur de l’avortement dans des cas particuliers, comme une grossesse issue d’un viol. Il avait cependant indiqué qu’il ne modifierait pas la loi pendant son mandat. Pour l’heure, aucun projet législatif sur ce thème n’est en cours dans le pays. Mais l’arrivée du virus Zika a relancé le débat sur l’avortement dans de nombreux pays d’Amérique du sud et d’Amérique centrale. En mars dernier, les députés du Chili ont ainsi autorisé l’avortement thérapeutique dans certains cas d’urgence.
La visite du président costaricain au Vatican a aussi été l’occasion d’aborder des sujets d’actualité particulière comme la migration et le narcotrafic, a aussi précisé le Saint-Siège. La veille, le gouvernement costaricain indiquait que le président souhaitait remercier le pape de son soutien, alors que le pays a dû faire face à l’afflux de 8’000 migrants cubains, en route vers les Etats-Unis, fin 2015. En voyage officiel en Europe, le président Solís Rivera a été reçu la veille par le président italien Sergio Mattarella. Il devait signer quatre accords bilatéraux sur l’échange d’information, l’extradition, le combat contre le crime organisé et la protection de l’environnement.
Lors du traditionnel échange de cadeaux, Luis Guillermo Solís Rivera a offert au pape plusieurs objets décoratifs d’artisanat réalisés par des artistes indigènes. Le président costaricain était venu avec sa compagne Maria Mercedes Penas Domingo, rencontrée en 2006 après un divorce. Ses deux filles l’accompagnaient, dont l’une issue de son précédent mariage. Au moment de le quitter, le président costaricain a invité le chef de l’Eglise catholique à se rendre dans son pays. (cath.ch-apic/imedia/bl/mp)
Maurice Page
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