Selon le Père Badichah, le pape souhaitait en effet se rendre à la frontière avec la Turquie, fermée depuis 1994, à quelques kilomètres de la ville de Gyumri, qu’il visitera le 25 juin. «Officiellement, la frontière est fermée, mais beaucoup d’Arméniens vont en Turquie», a assuré le Père Badichah. Dans l’avion qui le ramenait de Rome à Istanbul, en novembre 2014, le pape avait plaidé pour la réouverture de cette frontière, faisant appel à la bonne volonté des dirigeants pour dépasser les problèmes géopolitiques.
Le pontife aurait aussi voulu effectuer un voyage commun en Azerbaïdjan et en Arménie au mois de septembre, en accomplissant alors un geste de paix sur la frontière entre les deux pays pris dans un conflit territorial autour de la république autoproclamée du Haut-Karabagh, à majorité arménienne. Depuis les années 1990, la région est régulièrement le théâtre d’affrontements. Devant le refus des autorités arméniennes, le Vatican a dû changer de programme et organiser deux voyages dans le Caucase, l’un en juin et le second en septembre pour l’Azerbaïdjan et la Géorgie.
Le pontife argentin, qui exhorte souvent à bâtir des ponts plutôt qu’à élever des murs, a déjà posé des gestes forts près de certaines frontières. Ainsi, en février dernier, il a célébré une messe à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, à Ciudad Juárez. A Bethléem, en mai 2014, il avait créé la surprise en faisant une halte pour se recueillir quelques instants devant le mur de séparation israélien. Un geste qu’il pourrait reproduire à l’improviste en Arménie. (cath.ch-apic/imedia/ak/ami/rz)
Raphaël Zbinden
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