Nous prenons une nouvelle orientation après les difficultés», lance, résolument optimiste, Josy Lambiel, la présidente du MCR. Le comité romand a en effet concrétisé plusieurs idées émises lors de sa réunion de septembre 2015 pour relancer le mouvement. La présence des six représentants cantonaux à la réunion du comité romand sera obligatoire. Une formation a été dispensées aux animateurs des groupes. La représentation du MCR à l’extérieur était une priorité du comité. Trois délégués représentant le mouvement ont été nommés, à la Communauté romande de l’apostolat des laïcs (CRAL), à la Fédération suisse des retraités (FSR) et auprès de la Vie montante internationale (VMI), l’organisation internationale du mouvement active dans 54 pays. «Le MCR doit gagner en visibilité dans les organismes et les mouvements suisses», souligne la présidente.
«Si on continue ainsi, dans quelques années on meurt», prévient un délégué. La problématique du recrutement est plus que jamais d’actualité pour le mouvement. Un tour de table sur l’état des cantons confirme l’érosion des effectifs. Des groupes ont «lâché» dans les cantons de Vaud et Fribourg, suite à la démission de leur animateur, d’autres fusionnent, c’est le cas dans le Jura et certains se réduisent, comme à Neuchâtel, mais «tiennent le coup». La faute au vieillissement et à la relève dont l’absence se fait cruellement sentir.
«Il est important que le comité romand soit solidaire des comités cantonaux.»
A l’image du comité romand qui a perdu l’année passé son caissier, suite à un décès subit, les comités cantonaux peinent à recruter des membres pour continuer à travailler. Les responsables n’ont pas baissé les bras. Le comité vaudois qui attend la réponse probablement positive du futur caissier s’est reconstitué, de même que celui de Fribourg qui aura prochainement un nouveau président. Les représentants de Neuchâtel annonçaient tout sourire la reconstitution de leur comité cantonal. Ils ont remercié le comité romand pour son soutien dans ce moment difficile. «Il est important que le comité romand soit solidaire des comités cantonaux», rappelle Josy Lambiel. La situation du comité valaisan est plus délicate. Ses délégués mentionnent les problèmes de santé de René Curdy, son actuel président.
Les délégués ont salué à l’unanimité la formation à l’expression orale et à la rédaction «adaptée, pédagogique et répondant aux attentes* qu’ont reçue depuis quelques mois, les responsables de groupe. François Merçay, président du MCR-Jura et délégué du MCR à la VMI a rapporté «des échanges enrichissants d’idées et d’expériences» qu’il a eus avec ses homologues portugais, français, espagnols et belges pour le recrutement de nouveaux membres. Il évoque la possibilité de rencontre de groupes dans différentes villes comme un bon moyen de dynamiser le mouvement. Il s’est lancé, parallèlement à ses homologues français, dans le recensement de tous les groupes situés à proximité de la frontière franco-suisse, du Jura jusqu’au Valais. Des échanges transfrontaliers seront ensuite organisés. Il rappelle également les liens existant de longue date entre les groupes suisses et belges.
François Merçay avait organisé avec succès, en 2015, une réunion sous forme de marche avec des pauses pour attirer les jeunes retraités. Il a depuis, renouvelé l’expérience et évoque les six marches qui ont rassemblé en moyenne une dizaine de participants. Le comité de Neuchâtel enverra trois personnes pour tester la formule. Des membres du groupe de Nyon sont tentés par l’expérience mais redoutent une démarche risquant de désagréger des groupes, séparant les plus jeunes des plus vieux, moins aptes physiquement à suivre. Une piste que François Merçay ne veut pas abandonner pour autant. «Les jeunes retraités veulent que ça bouge, ce genre d’activité nous permettra de renouveler le mouvement. Il faudra trouver un compromis», relève-t-il.
Tous les délégués se sont accordés pour redonner une visibilité au mouvement. La présence d’Alphonsine Moos, du comité valaisan, aux journée thématiques de la CRAL abonde dans ce sens. Elle propose au mouvement de se joindre à la grande fête qui sera organisée en 2018 à Lausanne, place de la Riponne et de participer à la messe de clôture.
Il a été question de la journée de l’apostolat des laïcs lors de laquelle le MCR devrait «se mettre en avant comme ce fut le cas auparavant». Certains ont déploré l’absence du mouvement lors des messes de cette journée, pourtant idéale pour communiquer sur le MCR. L’abbé Henry Roduit, aumônier du comité valaisan, incite les membres du mouvement à ne pas attendre et à se manifester auprès des prêtres au moins un an à l’avance pour organiser une messe. «Il ne faut pas hésiter à solliciter les gens», renchérit Josy Lambiel. Rendez-vous est pris pour 2017.
La présidente a salué l’arrivée de Gérald Heuby et de Lise-Marie Ischi au comité romand, en tant respectivement que caissier et secrétaire. Lucien Maystre, membre du comité depuis 16 ans, a démissionné. Le mouvement a salué par la voix de sa présidente «une belle, longue et fructueuse activité, particulièrement pendant la période difficile que vient de traverser le comité».
«Que la joie fleurisse!» sera le nouveau thème pour 2016-2017. Le Père Francis Zuferrey, conseiller spirituel romand, a présenté un livret renouvelé comportant des rubriques plus claires, avec des questions ouvertes, laissant plus de place à la discussion. «Les différents chapitres sont complétés par la Parole de Dieu», précise-t-il.
Les réunions
Les réunions, six par année, s’articulent autour d’un thème traité dans les chapitres d’un livret reçu au début de l’année. Ces rencontres, d’une heure en général, comportent la lecture, l’échange autour du thème, des réflexions et témoignages sous l’éclairage éventuel d’un prêtre ou d’un pasteur.
Le MCR
Le mouvement Vie Montante, actuel MCR, est né en 1962, à Paris. Vie Montante s’implante en Suisse de façon informelle à Genève, Lausanne et Sion. Certaines paroisses y organisent à l’intention des aînés des réunions de préparation à l’occasion des grandes fêtes liturgiques. C’est à Lausanne que le MCR s’implante en Suisse romande officiellement. Son secrétaire français, André d’Humières, assiste à la création du premier groupe en l’église du Saint Rédempteur à Lausanne, le 3 novembre 1966. D’autres groupes seront créés en valais, en 1967 à Genève, dès 1968 dans le canton de Fribourg et dans le Jura.
Depuis 1970, la Vie Montante fait partie de la Communauté Romande de l’Apostolat des Laïcs (CRAL). En 1976, sont crées un comité et un secrétariat romands chargés de la direction et du développement du Mouvement, ainsi que de la liaison avec le comité directeur de Vie Montante France. En 1987, la Vie Montante confirme ses structures par des statuts. En 1990, elle crée son propre journal et fête le 25e anniversaire de sa fondation. (cath.ch-apic/bh)
Bernard Hallet
Portail catholique suisse