IOR: deux membres du Conseil de surveillance démissionnent

Deux membres du Conseil de surveillance de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), Clemens Börsig et Carlo Salvatori, ont présenté récemment leur démission au président de la commission cardinalice de vigilance de l’IOR, a rapporté le Bureau de presse du Saint-Siège dans un communiqué, le 25 mai 2016. Ce départ, justifie le Vatican, survient «dans le cadre de réflexions et d’opinions légitimes» au vu de la nature et des objectifs particuliers de l’IOR.

Ces démissions traduisent une «divergence d’opinions sur la gestion d’un institut, mais c’est normal, l’IOR n’est pas une banque, c’est un institut très particulier, a commenté devant les journalistes le ›porte-parole’ du Vatican, le Père Federico Lombardi. Des personnes importantes du monde bancaire peuvent avoir des visions différentes légitimes sur ce qu’est la gestion d’une banque ou d’un institut de ce type, comme sur ses objectifs, y compris de service ecclésial».

Le départ de ces deux conseillers survient après l’approbation du bilan 2015 de l’IOR et la publication de son rapport annuel, et alors que la phase de clôture des comptes, de l’application des nouvelles normes s’est stabilisée, a aussi souligné le Père Lombardi. L’Allemand Clemens Börsig et l’Italien Carlo Salvatori ont «offert une contribution compétente et qualifiée dans cette phase importante pour la stabilité et l’intégrité de l’institut, souligne le communiqué du Bureau de presse du Saint-Siège, non seulement dans le système interne au Vatican, mais aussi vis-à-vis des obligations prises par le Saint-Siège au niveau européen».

De nouvelles candidatures sont désormais à l’étude pour remplacer les postes vacants au Conseil de surveillance. Cette phase de recrutement pourrait durer plusieurs mois, a précisé le Père Lombardi.

Mise sous séquestre

Dans un communiqué publié le même jour sur une toute autre affaire mais concernant toujours l’IOR, le Saint-Siège a fait une mise au point sur le scandale entourant l’entreprise italienne Edil Ars, qui a réalisé divers travaux pour des structures vaticanes. Selon la presse italienne, les comptes que détenait à l’IOR l’entrepreneur Angelo Proietti, actuellement en résidence surveillée dans le cadre d’une enquête pour banqueroute frauduleuse aggravée, ont été récemment saisis par le Tribunal de Rome.

Depuis l’ouverture des enquêtes, affirme le communiqué, le Vatican a demandé la collaboration et a échangé des informations avec la justice italienne. Ainsi, les autorités compétentes du petit Etat ont commencé à enquêter dès 2013, mettant sous séquestre toutes les ressources financières concernées, suite à des signalements d’activités suspectes imputables à Angelo Proietti. Une procédure pénale interne au Vatican a également été lancée pour évaluer l’existence d’éventuels dommages à l’égard de ses propres organismes. (cath.ch-apic/imedia/bl/mp)

 

Maurice Page

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