Face aux flux migratoires en augmentation, le chef de l’Eglise catholique a invité à ne pas se laisser influencer par une peur compréhensible, mais plutôt à intégrer les migrants en respectant leur identité tout comme en préservant la culture des pays d’accueil.
«Notre monde apparaît toujours plus fragmenté et polarisé», a constaté le pape dans son discours, et «de nombreuses personnes tendent à s’isoler face à la dureté de la réalité». «Elles ont peur du terrorisme et que l’afflux croissant de migrants change radicalement leur culture, leur stabilité économique et leur style de vie».
Ce sont des peurs que nous comprenons et que nous ne pouvons écarter avec légèreté, a expliqué le pape François, mais qui doivent toutefois être affrontées avec sagesse et compassion, de façon à ce que les droits et les besoins de tous soient respectés et soutenus.
Aux diplomates, le pape a alors assuré que leurs initiatives «au nom de la paix» devaient aider les populations restées dans leur patrie et faire entendre le «cri» des victimes de la tragédie de la violence et de la migration forcée. Mais, estime-t-il, la situation actuelle appelle d’abord à assister les migrants et ceux qui prennent soin d’eux.
«Nous ne pouvons pas permettre que des malentendus et des peurs affaiblissent notre détermination», a assuré le pontife argentin, réaffirmant – comme lorsqu’il a récemment reçu le Prix Charlemagne – l’importance de construire une culture du dialogue qui permette de regarder l’étranger, le migrant, celui qui appartient à une autre culture comme un sujet «considéré et apprécié».
C’est ainsi, aux yeux du pape François, que sera promue «une intégration qui respecte l’identité des migrants et qui préserve la culture de la communauté qui les accueille et, en même temps, qui les enrichit mutuellement». En conclusion, le pape a assuré que si les incompréhensions et la peur prévalent, «quelque chose de nous-même est altéré, nos cultures, l’histoire et les traditions sont affaiblies, et la paix elle-même est compromise».
Comme chaque année à pareille époque, le pape prononçait ce discours devant de nouveaux non-résidents venus présenter leurs lettres de créance. Il s’agissait des ambassadeurs des Seychelles, de Thaïlande, d’Estonie, du Malawi, de Zambie et de Namibie. (cath.ch-apic/imedia/ami/be)
Jacques Berset
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