Le pape s’est amusé de voir, à l’audience générale, ce grand chien de montagne traditionnellement utilisé pour rechercher des personnes ensevelies sous la neige. Magnum est un beau saint-bernard d’un an et demi. Une fois n’est pas coutume, place Saint-Pierre, les Gardes suisses et les hommes de la Gendarmerie vaticane ont laissé passer ce grand chien de montagne, venu avec une demi-douzaine de personnes. Placés en prima fila, ils ont salué le pape au terme de son audience hebdomadaire.
«Le pape a été tout de suite attiré par le chien», a témoigné par la suite Claudio Rossetti, directeur de la Fondation Barry, institution chargée de la sauvegarde de la race originale des chiens saint-bernards. C’est un pape «tout sourire» qui a accueilli la délégation, a raconté pour sa part le Suisse Christophe Darbellay, ex-président du parti démocrate-chrétien. Le chef de l’Eglise catholique a d’ailleurs noté en riant que le chien ne portait pas à son cou le célèbre tonnelet de schnaps destiné à revigorer les victimes du froid. Une réflexion doublée d’un geste sans équivoque: le pape a alors levé la main, le pouce tourné vers la bouche, mimant l’action de boire.
Avec quelques maires des villages proches du Col du Grand-Saint-Bernard – du Valais suisse et de la Vallée d’Aoste italienne -, les responsables de la Fondation Barry sont venus au Vatican poser «un geste symbolique» en vue de lancer la candidature du col alpin au patrimoine mondial de l’Unesco, a expliqué Christophe Darbellay.
A la frontière italo-suisse, se dresse en particulier l’Hospice du Grand-Saint-Bernard, fondé en 1050 par saint Bernard de Menthon, archidiacre d’Aoste, afin d’accueillir et de protéger les nombreux voyageurs qui empruntent ce passage à travers les Alpes. Aujourd’hui encore, cet accueil est réalisé par des membres de la congrégation des chanoines du Grand-Saint-Bernard. A près de 2’500 mètres d’altitude, il s’agit du point habité 24h/24 le plus élevé d’Europe. En juillet 2006, alors en vacances en Vallée d’Aoste, Benoît XVI y avait effectué une visite privée.
L’inscription du Col du Grand-Saint-Bernard au patrimoine mondial de l’Unesco prendra du temps, préviennent ses initiateurs. Ceux-ci souhaitent une campagne «transfrontalière», à la fois suisse et italienne. Après avoir rencontré le pape, ils devaient ainsi s’entretenir à Rome avec l’ambassadeur de Suisse en Italie et rencontrer le comité italien de l’Unesco. (cath.ch-apic/imedia/bh)
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