Martin Werlen a été sollicité par les organisateurs en raison de son lien particulier avec les chemins de fer qui transparaît notamment dans un petit recueil de tweets «Parabole du chemin de fer». Il a suggéré lui-même de faire une célébration interreligieuse en y invitant aussi les personnes sans religion. «Dans une époque où l’on érige des zones de barbelés, il est important de considérer un tunnel comme un signe du vivre ensemble», a-t-il expliqué à kath.ch.
Trois religieux ont été délégués par les trois grandes religions monothéistes: le rabbin Marcel Ebel, de Zurich, par la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI); le Père Martin Werlen, d’Einsiedeln par la CTEC et l’imam Bekim Alimi, de Wil (SG), par la Fédération d’Organisations Islamiques de Suisse (FOIS). Les personnes sans appartenance religieuse, incarnant près d’un quart de la population, seront représentées par Pieter Zeilstra, chef de la division Sécurité de l’Office fédéral des transports (OFT). Le Père Werlen a pris la direction du projet de bénédiction.
Une polémique a surgi dans les médias sur l’absence d’invitation d’un représentant protestant à cette cérémonie. Plusieurs personnalités et organisations réformées ont protesté auprès de la Conseillère fédérale Doris Leuthard. Martin Werlen y répond de manière très nette en relevant avoir été désigné à l’unanimité en novembre par la CTEC pour représenter les chrétiens. La Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), qui est membre de la CTEC, était au courant de cette nomination. «C’est la première fois que les chrétiens sont représentés par une seule voix lors d’une telle fête», insiste le religieux qui y voit une dimension prophétique.
L’ancien Abbé d’Einsiedeln pourrait fondamentalement admettre que les chrétiens soient représentés par un pasteur réformé, même si, pour des raisons d’organisation, il serait un peu tard pour le faire. Par contre, il ne se féliciterait pas de la présence de deux représentants l’un catholique, l’autre protestant. «Si une religion dans cette fête est représentée par deux personnes, nous témoignerions non pas de la communion, mais de la coexistence», relève-t-il dans une prise de position adressée à la CTEC et à la FEPS.
Martin Werlen indique en outre que le rite de bénédiction comprendra aussi la lecture de passages de la Bible de Zwingli afin que tous les baptisés puissent être incorporés. Les hommes sont en chemin ensemble, indépendamment de leur appartenance religieuse. C’est ce qui doit ressortir pendant l’inauguration.
Le lieu de la bénédiction n’a pas été communiqué pour des raisons de sécurité, a confirmé le comité d’organisation. Le Père Werlen a simplement noté qu’elle aurait lieu tôt le matin dans la montagne. (cath.ch-apic/kath.ch/mp)
Maurice Page
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