Le pape dénonce ceux qui s’occupent de leur animal en délaissant leur voisin

Face à l’indifférence, les chrétiens doivent «éprouver de la pitié envers ceux qui ont besoin d’être aimés», a soutenu le pape François lors d’une nouvelle audience jubilaire, place Saint-Pierre, le 14 mai 2016. Lors d’une audience marquée par de fortes averses, le pontife a notamment expliqué que la pitié n’était ni du piétisme ni de la compassion, comme celle que l’éprouve pour les animaux. Il a alors montré du doigt ceux qui s’attachent à leur animal de compagnie et délaissent un proche qui souffre.

C’est sous une pluie parfois diluvienne que le pape François a tenu cette nouvelle audience spéciale du Jubilé de la miséricorde, en présence de quelques milliers de fidèles. La pitié, a-t-il expliqué dans sa catéchèse jubilaire, est un aspect de la miséricorde, elle n’est pas un piétisme ou une émotion superficielle, qui pourrait offenser la dignité de l’autre.

Le chat plutôt que le voisin

«La pitié, a encore affirmé le pape, ne doit pas non plus être confondue avec la compassion que nous éprouvons pour les animaux qui vivent avec nous». «Il arrive en effet que l’on ressente parfois ce sentiment à l’égard des animaux et que l’on demeure indifférents face aux souffrances de nos frères». Et le pape François de s’exclamer : «Combien de fois voyons-nous des gens tellement attachés à leur chat, à leur chien, et qui ne s’occupent pas d’un voisin qui a faim, ou d’une voisine !»

«Nous sommes appelés, a alors soutenu le pape, à cultiver en nous des attitudes de pitié face à de nombreuses situations de la vie, en nous débarrassant de l’indifférence qui nous empêche de reconnaître les besoins des frères qui nous entourent et en nous libérant de l’esclavage du bien-être matériel». «Pour Jésus, éprouver de la pitié c’est partager la tristesse des malheureux, et la transformer en joie», a conclu le pape François.

Au début de cette audience jubilaire, le pape François a effectué un bref tour de la place Saint-Pierre sous une pluie battante. Puis il a demandé aux fidèles de saluer avec des applaudissements les malades restés au sec dans la Salle Paul VI, et qu’il venait de rencontrer. Alors que les applaudissements étaient timides, le pape a lancé en souriant : «Ce n’est pas facile d’applaudir avec un parapluie en main !» (cath.ch-apic/imedia/ami/mp)

Maurice Page

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