Les bénéfices de la ›banque du Vatican’, sur l’année 2015, s’élèvent ainsi à 16,1 millions d’euros, contre 69,3 millions l’année précédente. Ces bénéfices seront versés à la commission cardinalice qui en assure la «disponibilité au Saint-Père, pour sa mission pastorale», a expliqué par la suite à L’Osservatore Romano et à Radio Vatican le directeur général Gian Franco Mammì.
Le résultat financier global de l’année s’élève à 42,8 millions d’euros, contre 104,5 millions en 2014. Cette baisse s’explique par la grande volatilité des marchés financiers, ainsi qu’un contexte de faible taux d’intérêt. Elle est aussi le résultat de la volonté de l’IOR de «ne pas entamer les réserves disponibles», a affirmé Gian Franco Mammì. L’IOR se félicite également d’une «réduction positive, par rapport à l’année précédente, des frais d’exploitation (à travers la réduction des coûts pour les conseillers extérieurs).
Par ailleurs, 4’935 comptes ont été fermés entre juin 2013 et le 31 décembre 2015, souligne l’IOR. Il ne s’agit pas pour autant de comptes «suspects», a cependant mis en garde Gian Franco Mammì sur Radio Vatican. Ils ont été fermés pour d’autres motifs: certains n’entraient plus dans les «nouvelles catégories des clients» établies, d’autres étaient des comptes «dormants» (inactifs depuis des dizaines d’années ou au solde très réduit). D’autres comptes sont actuellement «gelés» car suspects au regard de la norme AML (Anti Money Laundering, contre le blanchiment d’argent), et examinés par les «autorités compétentes», a précisé le directeur général. Ils seront définitivement fermés dès que l’IOR sera informée du résultat de ces examens.
La clientèle de l’institut est toujours d’environ 15’000 utilisateurs. Elle est constituée de diverses entités du Saint-Siège, d’ordres religieux, d’autres institutions catholiques, de membres du clergé, d’employés auprès du Saint-Siège ou encore de membres du corps diplomatique accrédité au Vatican. 75% se trouvent en Italie, 15% en Europe et 10% dans le reste du monde.
Dans son rapport, l’IOR rappelle d’importantes avancées réalisées courant 2015 pour adapter les activités de l’institut aux réglementations internationales, comme le respect du règlement n°1 de l’Autorité d’information financière (AIF), établi en 2015. La même année, le Saint-Siège a signé des accords fiscaux internationaux qui ont permis de renforcer la transparence, dont une convention avec l’Italie, en avril 2015, pour lutter contre l’évasion fiscale. Aujourd’hui, il est «impossible de recycler de l’argent à l’IOR», a assuré à Radio Vatican Jean-Baptiste de Franssu, président de l’institution.
En 2015, enfin, plusieurs décisions ont été prises pour améliorer la gouvernance de l’institut, avec la création d’un Comité «Audit e Risk» et d’un comité «Ressources humaines et rémunération», pour aider le Conseil de surintendance. Un nouveau directeur général a été nommé en la personne de Gian Franco Mammì, assisté d’un directeur général adjoint, Giulio Mattietti, et de deux nouveaux membres du collège de rapporteurs. Enfin, le bilan 2015 de l’IOR a été soumis à un rapport comptable du cabinet Deloitte & Touch S.p.A.
Ces dernières années, la réputation de l’IOR, longtemps critiqué pour son opacité, a été éclaboussée par une série de scandales, notamment de blanchiment d’argent. Depuis le début de son pontificat, le pape François a mis en place une vaste réforme de l’IOR pour en améliorer la transparence et nettoyer les comptes abusifs. Mais, récemment, la ›banque du Vatican’ a de nouveau été mise en cause par les révélations de l’affaire ›Vatileaks 2’. (cath.ch-apic/imedia/bl/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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