Mgr Gallagher se rend officiellement dans la capitale vénézuélienne, Caracas, pour l’ordination de Mgr Francisco Escalante Molina, récemment nommé nonce apostolique au Congo. Mais ce voyage pastoral «pourrait être l’occasion pour quelque entretien» avec le gouvernement et l’opposition, a indiqué le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin ces jours-ci, en marge de sa visite en Lituanie. Depuis le début de la crise, le ›numéro 2’ du Saint-Siège a assuré plusieurs fois que la situation était «préoccupante» et que le «dialogue» était «l’unique solution aux problèmes».
La Commission pontificale pour l’Amérique latine a de son côté publié un communiqué déplorant «la pire crise nationale du Venezuela de l’ère républicaine», et la pire crise économique et énergétique de son histoire, avec une inflation de 700 % et la paralysie de l’industrie, notamment pétrolière. Dans ce texte rapporté par la presse latino-américaine, la commission romaine dénonce également les «polarisations très fortes» entre le gouvernement et l’opposition. Début mai, l’opposition, majoritaire au Parlement, a recueilli près de deux millions de signatures pour l’organisation d’un référendum sur la destitution du président socialiste Nicolás Maduro, tr& egrave;s contesté depuis son élection il y a trois ans. Les partisans du gouvernement, quant à eux, estiment que cette initiative est anticonstitutionnelle.
Fin avril, le pape François lui-même a écrit au chef de l’Etat vénézuélien, l’encourageant au «dialogue» avec toutes les composantes du pays. Début mai, le pontife argentin et son secrétaire d’Etat ont reçu Leopoldo López Gil, le père du leader de l’opposition actuellement incarcéré. Les échanges ont porté sur la situation des prisonniers politiques et la recherche du dialogue. Après ses rencontres au Vatican, Leopoldo López Gil avait confié qu’un prélat pourrait bientôt être envoyé par Rome dans le pays, mais en premier lieu pour des «affaires internes» à l’Eglise.
En avril 2014, déjà, le pontife argentin avaitenvoyé une lettreinvitant les parties impliquées dans la crise politique à être des «artisans de paix». La paix au Venezuela requiert «patience» et «courage», avait-il assuré dans cette missive adressée au gouvernement du pays comme à l’opposition. Le Vatican s’était alors proposé comme médiateur pour résoudre la crise. (cath.ch-apic/imedia/ak/pp)
Pierre Pistoletti
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