Lors de la cérémonie de remise du Prix Charlemagne au pape François, au Palais apostolique, le président du Parlement de l’UE Martin Schulz, accompagné du président de la Commission Jean-Claude Juncker et du président du Conseil Donald Tusk ont été reçus en privé par le pontife. Ils ont ensuite écouté avec attention le très attendu discours du pape argentin sur l’Europe.
Martin Schulz a confié peu après à la presse avoir été particulièrement touché par la fin de l’allocution: «Quand le pape a parlé de ses ›rêves’ pour l’Europe, ce fut une grande inspiration pour s’engager vers une plus grande intégration, en contradiction avec l’évolution actuelle en Europe qui tend à la réaffirmation des seules nations». Alors que des «populistes» remettent en cause la richesse de la diversité dans l’unité de l’UE, a-t-il ajouté, «ce message du pape est exactement ce dont on avait besoin». Il a aussi apprécié cette contradiction soulevée par le pape: l’Europe dispose de «la génération la plus éduquée» dans le monde, et pourtant au chômage.
Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a pour sa part annoncé la nomination d’un «envoyé spécial pour la promotion de la liberté religieuse et de conviction en dehors de l’Union européenne»: «une nécessité à nos yeux, alors que nous suivons avec inquiétude les chrétiens pourchassés à travers le monde, un phénomène qui n’existait pas ces 50 dernières années». Il s’agit du Slovaque Ján Figel, membre du mouvement chrétien démocrate et ancien commissaire européen à l’éducation, formation, culture et jeunesse de 2004 à 2009.
Martin Schulz a aussi assuré que le discours du pape devait absolument être distribué dans toutes les capitales européennes, fustigeant certains chefs de gouvernement qui pensent ne pas être concernés par le problème des réfugiés. Jean-Claude Juncker a renchéri avec ce trait d’humour: «certains Européens le sont à plein temps, d’autres à temps partiel… et ce sont eux qui auraient le plus de temps pour relire le discours du pape à Strasbourg (en 2014, ndlr) et mieux le comprendre». Une remarque qui a suscité de vrais éclats de rire de son acolyte Martin Schulz. (cath.ch-apic/imedia/bl/bh)
Bernard Hallet
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