«Le troupeau du Seigneur est toujours en chemin, a poursuivi le pape. Il ne possède pas le Seigneur, ne peut se leurrer en l’emprisonnant dans ses schémas et ses stratégies. Le pasteur se trouve là où est la brebis perdue». Dans cette parabole, Jésus pose cette question de rhétorique : «Si l’un de vous a 100 brebis et qu’il en perd une, n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ?». Cette question soulève un paradoxe, a expliqué le pape : «est-il sage d’abandonner les 99 pour une seule brebis ? Et en plus, non pas dans la sécurité d’une bergerie mais dans le désert», un lieu de mort selon la tradition biblique.
Ce paradoxe continue quand le pasteur, une fois la brebis retrouvée, rentre chez lui et appelle ses amis pour se réjouir, au lieu de retourner auprès du troupeau, a souligné le pape. «On dirait qu’il oublie les 99 autres! Mais en réalité, il n’en est rien. Au contraire, l’enseignement est qu’aucune brebis ne peut être perdue!». Cette parabole devrait souvent être méditée, a conclu le pape, car «dans la communauté chrétienne, il y a souvent quelqu’un (…) parti en laissant sa place vide», et l’on croit parfois qu’il s’agit d’une perte inévitable.
Alors, a mis en garde le pape, «nous courons le risque de nous fermer sur nous même dans une bergerie, où il n’y aura pas l’odeur des brebis, mais la mauvaise odeur du renfermé!». Cela arrive quand «nous perdons l’élan missionnaire qui pousse à aller vers les autres (…) Pour Dieu, personne n’est définitivement perdu, a insisté le pape, Il nous cherche jusqu’au dernier moment, pensez au bon larron!». (cat.ch-apic/imedia/bl/rz)
Raphaël Zbinden
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