Au cours de cette présentation, le cardinal Pietro Parolin a fait un discours particulièrement fort sur l’apport des femmes au sein de l’Eglise : «Le mensuel (Donne Chiesa Mondo) (…) ouvre la voie à une nouvelle habitude positive : celle d’écouter les femmes et de s’intéresser (…) aux nombreuses initiatives qu’elles savent réaliser pour actualiser la synergie du masculin et du féminin, qui tant de fois a été évoquée dans des documents officiels mais pas toujours mise en pratique». «Si on n’écoutait pas avec attention les voix des femmes dans les grands moments décisionnels de la vie de l’Eglise, a mis en garde le ›numéro 2’ du Vatican, on perdrait des apports (…) indispensables, dans l’élaboration de nouveaux projets».
Le discours de ce proche collaborateur du pape a été particulièrement apprécié par Lucetta Scaraffia, directrice du supplément féminin. Cette historienne avait notamment publié une tribune acerbe dans le quotidien français Le Monde pour critiquer «l’invisibilité» des femmes en octobre 2015, lors du synode des évêques sur la famille. Le cardinal Parolin a également rendu hommage au travail des religieuses missionnaires.
Après le Concile Vatican II, a souligné le haut prélat italien, davantage de femmes ont pu suivre des cours de théologie et d’exégèse dans des universités pontificales. Dès lors, a-t-il souligné, un nouveau regard exégète a mis en évidence la façon nouvelle, respectueuse et positive avec laquelle le Messie s’adressait aux femmes, leur assignant en outre des devoirs délicats et de grande importance. Une lecture restée invisible pendant des siècles aux yeux de presque tous les exégètes. Aujourd’hui, en a conclu le secrétaire d’Etat, il est nécessaire d’approfondir ensemble, hommes et femmes (…) le rôle et le service et non la servitude, des femmes dans l’ Eglise.
Après quatre ans d’existence, le supplément féminin évolue en magazine d’une quarantaine de pages en couleur, avec deux nouvelles rubriques sur l’Art et la Bible, animées par les religieuses de la communauté de Bose (Italie). Ces prochains mois, le mensuel fera découvrir des femmes de l’Ancien Testament, puis du Nouveau Testament, tout en continuant d’animer la réflexion sur la valorisation du rôle des femmes dans l’Eglise. Ces derniers mois, des propositions concrètes ont été formulées dans le mensuel : la possibilité de prêcher des homélies sous certains conditions, et que des membres de l’Union internationale des supérieures générales (UISG) puissent assister aux consistoires de cardinaux ou aux réunions pré-conclaves.
Diffusé à près de 20 000 exemplaires, créé en mai 2012 avec le soutien de Benoît XVI (2005-2013), le mensuel est aussi disponible sur le site internet de L’Osservatore Romano en sept langues, et diffusé dans divers magazines européens. Dirigé par Lucetta Scaraffia et la jeune Giulia Galeotti, le magazine est animé par une rédaction internationale, composée de la religieuse française Catherine Aubin, de la religieuse congolaise Rita Mboshu Kongo, l’Espagnole Silvina Pérez, et de l’historienne juive Anna Foa. Des hommes contribuent également aux numéros. (cath.ch-apic/imedia/bl/mp)
Maurice Page
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