Devant quelque 700 participants à ce congrès dans la Salle Paul VI, au Vatican, le vice-président américain a remercié le pape François – qui n’était pas encore présent – pour le temps «généreux» accordé à sa famille lors de sa visite à Philadelphie en septembre 2015, alors qu’il venait tout juste de perdre son fils de 46 ans, emporté par un cancer. «Avec ses mots, sa prière, sa présence, il nous a apporté un vrai réconfort», a témoigné Joe Biden. Il a vivement incité les leaders mondiaux à investir davantage dans la recherche contre cette maladie. Le pape a quant à lui mis en garde contre une recherche où le «mécanisme du profit prévaut sur la vie humaine».
A la tribune, le vice-président américain a expliqué qu’il revenait tout juste d’Erbil, au Kurdistan irakien, où vivent de nombreux réfugiés chrétiens ayant fui le groupe terroriste Daech. «Quand j’ai dit aux leaders chiites, sunnites, ou kurdes que j’allais au Vatican, ils voulaient tous parler du pape, a-t-il raconté. C’est une chose assez incroyable!». Dans un long discours, il a appelé les leaders mondiaux à renforcer leurs investissements financiers dans la lutte contre le cancer. Il a aussi vanté les progrès scientifiques et technologiques réalisés: «Il y a dix ans, la médecine régénérative était un rêve. Aujourd’hui, c’est une réalité».
Le vice-président américain a cependant insisté pour que les traitements soient désormais «accessibles à tout le monde». Le ›numéro 2’ du gouvernement américain a également encouragé au partage gratuit des données scientifiques: «avec les nouvelles technologies, tout doit être accessible au monde entier, tout de suite! Pourquoi attendez-vous?» «Le cancer n’est pas un problème national mais humain, a-t-il conclu, qui affecte les riches et les pauvres, ceux qui ont une religion ou ceux qui n’en ont pas».
S’exprimant à son tour, le pape François a encouragé à davantage sensibiliser le monde entier sur les maladies rares, et à «augmenter les ressources pour la recherche». Qu’elle soit académique ou industrielle, la recherche requiert cependant une «attention constante aux questions morales», a-t-il insisté. Le pape a également mis en garde contre une recherche où le «mécanisme du profit prévaut sur la vie humaine». Il a regretté qu’on ne «prête pas suffisamment attention» aux patients atteints de maladie rare, «parce qu’on n’entrevoit pas de retour sur les investissements faits en leur faveur». «A la globalisation de l’indifférence, il faut opposer une globalisation de l’empathie», a-t-il plaidé.
Promu par le département ›Science et foi’ du Conseil pontifical pour la culture, en partenariat avec la fondation Stem for life, le 3e congrès international de promotion des cellules souches adultes dans la guérison des maladies dégénératives se déroule du 28 au 30 avril. Il promeut notamment les thérapies cellulaires éthiques, à travers les recherches sur les cellules souches adultes et non embryonnaires. Cette année, le congrès met l’accent sur les maladies génétiques rares et qui touchent les enfants (cath.ch-apic/imedia/bl/bh)
Bernard Hallet
Portail catholique suisse
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