Alors que se multiplient des réactions estimant que le paragraphe 305 d’Amoris Laetitia et sa note de bas de page contredisent la doctrine de l’Eglise, le jésuite Thomas P. Rausch se demande si une évolution de la doctrine est possible. Il répond en citant une expression de saint Vincent de Lérins particulièrement chère au pape, affirme-t-il: la doctrine peut évoluer «à condition qu’il s’agisse vraiment d’un progrès dans la foi et non d’un changement». Et de donner l’image d’un corps humain qui évolue au cours du temps.
La doctrine est intimement connectée à l’histoire vécue par l’Eglise et elle demande donc parfois une reformulation de l’énonciation du dépôt de la foi afin d’être efficace en pastorale. Pour le Père Rausch, la préoccupation du pape François est de recontextualiser la doctrine au service de la mission pastorale de l’Eglise. Sans évolutions et corrections, explique-t-il, la doctrine reste un dépôt de vérités abstraites et statiques, indépendantes d’un quelconque contexte historique particulier.
La Civiltà cattolica s’appuie ainsi sur l’histoire de l’Eglise, rappelant que les dogmes ont souvent été réinterprétés par des actes magistériels successifs. A l’exemple du Concile Vatican II qui a développé et clarifié la définition du Concile Vatican I sur l’infaillibilité pontificale. Dans ces évolutions, note le Père Rausch, la règle de foi dans son essence ne change pas, mais les expressions de la doctrine et sa compréhension marquée par la culture changent afin de se plier à la loi suprême qui est le salut des âmes. (cath.ch-apic/imedia/ak/mp)
Maurice Page
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