Procès Vatileaks 2: Des témoins accablent Mgr Vallejo Balda

Lors de la 11e audience du procès «Vatileaks 2» sur le vol et la diffusion de documents confidentiels, le 28 avril 2016, deux anciennes employées de la Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège ont dressé un portrait peu flatteur de Mgr Lucio Angel Vallejo Balda.

Durant plus de quatre heures d’audience, le procureur et le président du Tribunal du Vatican ont interrogé deux témoins. Paola Monaco, ancienne secrétaire du cardinal-préfet, a d’abord raconté comment Mgr Vallejo Balda, embauché au Vatican en 2011, avait changé de comportement deux ans plus tard au moment de la création de la Commission pontificale d’étude sur l’organisation des structures économico-administratives du Saint-Siège (COSEA), dont il avait été nommé secrétaire par le pape. Elle a assuré que le prélat avait alors des «affrontements verbaux» avec des employés fréquemment «mis à l’écart» et traités de «fainéants», et qu’il semblait vouloir ainsi «affirmer sa suprématie sur les autres».

Evoquant la «forte influence» que semblait avoir sur lui une autre membre de la commission, l’Italienne Francesca Chaouqui, Paola Monaco a fait part de son «scepticisme devant la régularité du groupe» qu’ils composaient avec le consultant Nicola Maio et un autre prélat et collaborateur, Mgr Alfredo Abbondi. Alors que le témoin évoquait ces «réunions de complot», Francesca Chaouqui et Nicola Maio ont vivement fait part de leur agacement, faisant comprendre que ces réunions à huis clos entraient dans le cadre des travaux de la COSEA.

 Menaces et photocopies

Ancienne archiviste de la Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège, Paola Pellegrino a également témoigné du changement d’attitude de Mgr Vallejo Balda à son égard. «Personne sociable et agréable» au départ, celui-ci a rapidement été l’auteur «d’humiliations sans motif», «d’offenses et de grandes menaces». Mgr Vallejo Balda, selon l’archiviste, a fait photocopier des documents confidentiels sans raison : en particulier sur les finances de la Congrégation des causes des saints, des relevés de compte des dicastères de la curie romaine en provenance de l’IOR, ou encore des bilans financiers de basiliques papales.

Archives «parallèles»

La laïque consacrée a confié avoir eu la sensation que le prélat réalisait «une archive parallèle». Elle a également évoqué plusieurs épisodes étranges, comme la disparition de documents dans son ordinateur alors que seuls deux de ses supérieurs, dont le prélat, possédaient son mot de passe d’accès. Ou encore sa conviction que des micros étaient cachés dans les bureaux de Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège.

Paola Pellegrino a indiqué en outre avoir prévenu à plusieurs reprises l’administration vaticane de l’attitude de Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, avant de s’adresser directement au pape François en avril 2014. A son tour, elle a évoqué la «grande ascendance» sur le prélat espagnol de Francesca Chaouqui, l’autre principale accusée. La prochaine audience aura lieu le 7 mai, pour l’audition d’autres témoins. (cath.ch-apic/imedia/ami/bh)

Bernard Hallet

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