L’objectif est de rendre plus efficace la communication du Saint-Siège, en optimisant l’aspect organisationnel et économique. A terme, toutes les entités de communication du Vatican doivent fusionner sous un seul et même dicastère, le Secrétariat pour la communication. En 2015, a expliqué Mgr Viganò, la fusion du Conseil pontifical pour les communications sociales, du Bureau de presse du Saint-Siège, et du Service Internet du Vatican a été amorcée. En 2016, elle doit être complétée par la fusion de Radio Vatican et du Centre télévisé du Vatican (CTV). Enfin, en 2017, L’Osservatore Romano, la typographie vaticane, le service photographique et la Librairie éditrice vaticane seront intégrés aux autres structures.
Cette réforme ne doit pas se résumer à une fusion des médias du Vatican, a cependant averti Mgr Viganò, multipliant les expressions empruntées au langage de la communication anglophone tels input, leadership, upgrading, etc. Il s’agit, a-t-il insisté, de «repenser le système de communication» du Vatican dans son ensemble. Alors qu’actuellement, les différentes structures de communication du Saint-Siège sont autonomes et «se développent de manière verticale», l’idée est de «repenser les processus de production de manière transversale». Mgr Viganò a en outre évoqué le nécessaire travail de «requalification» du personnel à travers des formations.
La fusion du service internet, de la radio et de la télévision vaticanes entend aussi s’adapter au tournant pris par la révolution numérique. A terme, a révélé Mgr Viganò, ne devront exister que deux sites internet: celui du magistère, Vatican.va, et un autre «unique grand portail» qui pourrait s’appeler «VaticanNews.va», même si le nom n’est pas arrêté. Ce portail rassemblera l’ensemble des 39 rédactions multilingues de Radio Vatican ainsi que les contenus du CTV et de L’Osservatore Romano. Il s’agit aussi d’améliorer le référencement sur internet. Mgr Viganò a ainsi regretté que, lors d’une recherche du mot «Angélus» sur Google, le site de Radio Vatican n’arrive qu’en septième position des résultats.
La réforme vise aussi à améliorer la communication entre le Saint-Siège et les Eglises locales, afin de valoriser ces dernières. Le préfet du Secrétariat pour la communication a évoqué la mise en place d’une «sorte de newsletter hebdomadaire, envoyée par la Secrétairerie d’Etat aux responsables des conférences épiscopales». En outre, le service de documentation de Radio Vatican, le SeDoc, véritable «fenêtre sur les Eglises locales», devrait être renforcé. Priorité sera donnée aux régions émergentes, où le catholicisme est encore jeune: la Chine, les pays de langue arabe, par exemple. Quitte à réduire les dépenses en faveur des Eglises locales européennes.
Mgr Dario Edoardo Viganò en est conscient: cette réforme ne se fera pas sans grincements de dents. Lui-même a d’ailleurs baptisé sa stratégie de «méthode de l’oignon: elle fait monter quelques larmes mais purifie le regard, permet de mieux voir». D’un côté, il faut un modèle respectueux des années d’expérience des médias traditionnels du Vatican, a insisté le chef de dicastère, mais de l’autre, il ne faut pas que la réforme soit «avortée avant de naître». (cath.ch-apic/imedia/bl/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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