Dans la ville conquise en juin 2014 par Daech, le prétendu «Etat islamique» a imposé la charia, exécuté des centaines de personnes et détruit systématiquement tous les symboles religieux qui ne correspondent pas à sa vision fondamentaliste de l’islam sunnite.
Depuis que Mossoul est tombée dans les mains de l’Etat islamique, le groupe terroriste s’est attaché à détruire systématiquement le patrimoine architectural de la ville irakienne, visant non seulement de nombreuses églises et monastères chrétiens, mais également d’autres sites de pèlerinage musulmans ainsi que des vestiges archéologiques et d’importants monuments assyriens.
Avant la guerre d’Irak de 2003, la ville de Mossoul, où cohabitaient aux côtés d’une majorité sunnite des minorités chrétiennes, shabaks, yézidis, kurdes, assyriennes, arméniennes et turkmènes, comptait plus de quarante églises et monastères.
A Bagdad, les sources officielles du Patriarcat de Babylone des Chaldéens attribuent l’acte sacrilège aux militants du prétendu «Etat islamique» qui contrôlent la ville depuis le 9 juin 2014. Selon des sources locales, les djihadistes avaient évacué la zone environnant l’église et volé tout qui pouvait être emporté avant de faire exploser les charges.
L’église latine caractérisait de manière unique le profil du centre historique de Mossoul, surtout grâce à son clocher à horloge. Il n’est pas exclu que l’église ait été dévastée parce que considérée comme historiquement liée à la France, note Fides, l’agence d’information du Vatican.
Notre-Dame de l’Heure est la patronne de l’église latine des Pères dominicains à Mossoul. Elle doit son nom au fait d’être ornée de la première horloge installée sur le sol irakien. Dans la cour de l’église se trouve une grotte de Lourdes avec la statue de la Vierge, Notre-Dame-des-miracles, où viennent prier des paroissiens, mais aussi des musulmans et des yézidis, une des minorités religieuses irakiennes.
«Les coups de cette horloge – raconte Sœur Luigina Sako, supérieure de la maison romaine des Sœurs chaldéennes des Filles de Marie – ont scandé notre jeunesse, lorsque Mossoul était une ville où l’on coexistait dans la paix. Je me souviens que, lors de nos études, quand nous avions un examen important, nous allions tous, chrétiens et musulmans, porter des billets avec nos demandes d’aide à la grotte de Lourdes qui est présente dans l’église, grotte que nos amis musulmans connaissaient et vénéraient également comme l’église de la Vierge miraculeuse». (cath.ch-apic/fides/be)
Jacques Berset
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